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GEO Group est l'un des principaux intervenants sur le marché des prisons aux Etats-Unis. Entreprise cotée en bourse, elle fait naturellement l'objet de recommandations d'analystes financiers. C'est l'une de ces notes que commente, non sans ironie, le mensuel américain Harper's*.

On y apprend que le modèle économique du secteur est très proche de celui des... hôtels, avec des variables clefs qui sont similaires : le nombre de lits et le taux d'occupation, et surtout, le prix par chambre. Ainsi, l'état du Michigan a perdu l'appel d'offre consistant à héberger des milliers de prisonniers de Californie parce qu'avec un prix de 89 dollars par jour, il était beaucoup moins compétitif que des prisons privées en Arizona, Mississipi, Oklahoma et Tennessee (63 dollars par jour).

On y découvre surtout les bonnes perspectives du secteur :
- le ratio de 1 prisonnier pour 100 citoyens américains libres ne devrait tendanciellement pas baisser
- les états, même démocrates, ont plus que jamais besoin de "loger" leurs criminels à des coûts abordables, et recourent massivement aux prisons privées
- les mesures de répression à l'égard des immigrants illégaux permettent de garantir "un pipeline robuste" de nouvelles prisons à développer.

Enfin, les risques sont limités. Bien sûr, les mutineries ou les morts injustifiées de détenus coûtent cher. Mais le principal risque, qui serait le rejet politique des prisons privées, est, selon l'auteur de l'article, largement maîtrisé par un généreux lobbying.

"Locking in your profits. Private prisons as a gold-plated investment opportunity", by Bryant Urstadt, Harper's Magazine, December 2009

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