A lire dans les Echos de ce jour :
"Au cours des deux dernières décennies, notre système économique a connu une révolution majeure. L'avènement d'Internet a entraîné une désintermédiation des échanges. Il semble inévitable que l'élimination des intermédiaires au profit de relations directes entre pairs touche aussi, tôt ou tard, les structures de notre système politique, et donc de notre démocratie. A l'heure de la mondialisation, il faut admettre que notre modèle d'institutions, conçu il y a quatre cents ans, n'est peut-être plus à la hauteur des défis de notre temps. Benjamin Barber, professeur de sciences politiques à l'université du Maryland, va publier le 4 octobre un livre qui esquisse un nouveau modèle démocratique, « If mayors ruled the world » (Yale University). Il en a présenté les grandes lignes lors de la dernière édition de TED Global, au mois de juin.
Barber pense que la solution à notre crise politique occidentale passe par la construction d'un système à l'échelle à la fois locale et globale. Il propose de changer de paradigme et de commencer à raisonner à l'échelle des villes et non plus des nations. Les zones urbaines sont le lieu où la culture et la civilisation sont nées. De plus, la majorité de la population mondiale vit désormais dans des villes. Benjamin Barber pense qu'il pourrait être temps que les gens qui les gouvernent se chargent de diriger le monde.
Les maires sont pragmatiques. Leur tâche est de faire avancer les choses au-delà des idéologies. Leur taux de popularité est souvent supérieur à toutes les autres catégories d'hommes politiques. Les villes sont profondément multiculturelles, ouvertes, participatives et démocratiques alors que nous vivons encore dans un système politique basé sur des frontières et des Etats - des Etats qui, souvent, refusent d'agir ensemble. La démocratie est née dans la cité antique. Elle peut renaître dans la cité contemporaine, globalisée, cosmopolite. Pour y parvenir, Benjamin Barber appelle à la création d'un parlement mondial des maires qui permettrait une participation globale plus directe. A l'approche des élections municipales en France, voici un thème propice à un débat de fond".
Michel Levy-Provençal - Les Echos - 17 septembre 2013
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