"Les villes denses et fortement minérales seront de plus en plus confrontées au phénomène des îlots de chaleurs. À Paris, les températures moyennes quotidiennes sont déjà régulièrement de 2°C à 3°C supérieures au reste de l’Ile de France. Cela peut atteindre en été des écarts de 10°C par rapport aux zones rurales voisines. Alors qu’on annonce d’ici la fin du XXIe siècle une augmentation des températures moyennes quotidiennes de 2°C à 4°C, avec un nombre croissant d’épisodes caniculaires, une adaptation du territoire parisien aux enjeux climatiques se fait pressante. Il s’agit de penser dès aujourd’hui de nouveaux moyens pour rafraîchir l’espace public.
La Ville de Paris comporte une spécificité qui pourrait constituer une réponse : le réseau d’eau non potable. Ce dernier, conçu au milieu du XIXème siècle pour l’arrosage des espace verts et le nettoyage de la voirie, tire son eau du Canal de l’Ourcq et de la Seine. L’infrastructure composée du réseau et d’usines de dégrillage permet de produire une eau moins chère et moins énergivore que l’eau potable".
Ce texte est extrait de la présentation du projet "Aéro-Seine #2" réalisé par la designer Isabelle Daëron, fondatrice du Studio Idaë.
(source image : Studio Idaë : ici)
Outre un passionnant échange sur le design du trottoir (où il a notamment été question des "bouches de lavage" - cf. image ci-dessous)...
... on la remercie pour nous avoir signalé la non moins passionnante étude de l'APUR sur le réseau d'eau non potable de la Ville de Paris. Si cela n'avait pas été un oxymore, le sujet de l'eau non potable aurait pu paraître aride, mais précisément c'est tout le contraire : les deux volumes de l'étude sont passionnants.
Même si elle date un peu (2012), il faut absolument lire cette étude, qui mêle considérations techniques, esthétiques, historiques, hygiénistes, financières, climatiques, politiques, géographiques avec des schémas très didactiques et de très belles illustrations... et même des textes d'Augustin Berque (dont les livres sur la spatialité japonaise sont à l'origine de nos études d'urbanisme) et d'André Guillerme (historien des techniques). Elle renvoie aussi plus largement à la question de l'adaptation des infrastructures de réseaux aux nouvelles injonctions à la sobriété (cette question de la sobriété sera au coeur de notre saison 4 des nouveaux modèles économiques urbains).
Quelques extraits ci-dessous :
A signaler également sur le sujet de la propreté urbaine, l'article de Sara Bellamine, Sabine Bognon et Daniel Florentin dans Métropolitiques : Penser la propreté urbaine hors contexte électoral.
Enfin, toujours s'agissant d'eau non potable, mais dans un autre tout autre contexte : une scène à Abidjan le 29 janvier 2021 juste après de très fortes pluies :
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