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A lire dans les Echos l'article "On Running invente la basket sur abonnement". Il y est notamment question de "running as a service". Un nouvel indice de l'émergence de la ville sur abonnement, que nous évoquions ici et ?

Extrait de l'article :

"Un vent nouveau souffle de Suisse dans le running. Avec Cyclon, On Running invente la chaussure sur abonnement, qui n'appartient au client que pour une durée limitée. L'équipementier lance un service inédit : au lieu d'acheter une paire unique, le consommateur reçoit régulièrement chez lui une paire flambant neuve, en échange du renvoi des chaussures usées.

A 29,95 euros par mois, la formule permet de recevoir un nouvel équipement tous les six à neuf mois, « ce qui correspond à la durée moyenne de renouvellement pour un coureur régulier », explique Caspar Coppetti, le cofondateur d'On Running.

Basée à Zurich, cette marque née il y a onze ans s'est rapidement imposée auprès des sportifs avertis sur le marché très couru du running, avec sa technologie de semelles en forme de nuage. Elle a connu cette année un coup de projecteur grâce à l'un de ses plus célèbres compatriotes : Roger Federer s'est associé aux trois fondateurs et s'est investi (dans tous les sens du terme) dans une gamme de baskets à son nom.

« Avec Cyclon, on veut explorer le concept de 'running as a service' : on paye à l'usage, mais on ne possède pas le produit, comme dans la musique ou le divertissement avec Netflix, poursuit Caspar Coppetti. L'objectif est d'aller le plus loin possible dans l'économie circulaire, pour avoir un impact environnemental minimal avec zéro déchet. »

Ce qui a conduit la société à développer avec le chimiste français Arkema une chaussure de course entièrement recyclable, faite d'un matériau unique (à base de… graines de ricin), là où une paire classique compte différents matériaux, rendant plus difficile sa réutilisation. Les paires usées et récupérées sont ainsi broyées, fondues et servent de matière première pour les suivantes. « On peut répéter le processus jusqu'à 10 fois sans altérer les performances techniques », assure Caspar Coppetti.

On Running espère compter 30.000 à 50.000 abonnés d'ici à la fin de l'année, pour des premières livraisons en 2021. La société estime que les économies sur l'achat de matériau compenseront les frais de livraison et de récupération des paires. Et le modèle d'abonnement pourrait se révéler rentable à plus d'un titre. « Si cela leur convient, cela renforcera aussi la fidélité des consommateurs à notre marque », parie le dirigeant. Comme sur un marathon, c'est sur la durée que se mesurera la performance".

Source : "On Running invente la basket sur abonnement" - Pierre Demoux - Les Echos - 21 septembre 2020.

 

Cet exemple ouvre sur des questionnements prospectifs : quid lorsque les piétons auront des chaussures sur abonnement (souvent les piétons ont des chaussures) ?

  • L’abonnement pour chaussures peut paraître anecdotique. Mais alors que la ville devient de plus en plus « as a service », qu’est-ce-que serait un bouquet « rue as a service » ? La basket sur abonnement doit-elle être incluse dans les bouquets de « mobility as a service » ? Faut-il imaginer un bouquet de services : basket + pass transport + accès équipements sportifs ou quais de Saône réservés ? Ou bien est-ce à intégrer dans des bouquets de "logement-as-a-service" ?
  • Peut-on imaginer que les piétons avec des chaussures sur abonnement bénéficient de réduction de primes d’assurance dès lors qu’ils parcourent plus de x kilomètres par jour ? (on se souvient de l’offre de l’assureur Generali qui proposait des primes d’assurance plus faibles à ses assurés ayant un comportement sain) ? Ou bien que les habitants ayant des chaussures sur abonnement qui favorisent l’économie circulaire pourraient-ils payer moins cher les taxes associées à la production de déchets ?

A lire également, dans le même numéro, l'article sur "Cyclofix, la start-up de réparation de vélo qui a séduit Decathlon", qui rappelle que :

"L'entrée au capital de Decathlon sera un renfort de poids. L'enseigne nordiste expérimente depuis juin un service de vélo sur abonnement à Paris et Lyon . Ses clients, qui paient un forfait mensuel, peuvent faire appel à Cyclofix pour réparer leur bicyclette. « Decathlon est le plus grand vendeur de vélos en France. Nous avons une volonté commune d'accompagner les urbains dans leur pratique », constate Alexis Zerbib.

Cyclofix s'est aussi diversifié en se lançant dans la réparation de trottinettes électriques, dont les ventes (478.000 unités) ont dépassé celles des vélos électriques en 2019. « On s'intéresse à tous les modes de transport doux qui permettent de remplacer la voiture pour les déplacements courts en ville, commente Alexis Zerbib. Hélas, il y a trop peu de modèles conçus pour durer longtemps pour l'instant. » Un beau défi pour les réparateurs de Cyclofix, qui devront faire preuve d'ingéniosité pour allonger leur espérance de vie".

Source : "Cyclofix, la start-up de réparation de vélo qui a séduit Decathlon" - Adrien Lelièvre - Les Echos - 21 septembre 2020

Sources images :

  • ibicity sur une image On Running (ici)
  • https://www.volto-velo.com/decathlon-se-lance-dans-la-location-de-velos/
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