Les Jeux paralympiques mettent en lumière les difficultés que vivent au quotidien les personnes handicapées, et la question de l'accessibilité aux espaces publics demeure brûlante. Illustration dans Le Monde daté du 5 septembre 2024, par Tjeerd Royaards.

Le "piéton vulnérable" est abordé dans l'excellent livre Trottoirs ! : "Le piéton handicapé, infirme ou âgé, est une catégorie de piétons qui réclame une attention particulière. Il faut veiller aux aménagements physiques du trottoir, qu’il s’agisse de sa déclivité dans les rues en pente, de l’abaissement de sa bordure pour passer traverser facilement une rue et remonter sur le trottoir, ou des bornes podotactiles. La réglementation sur l’accessibilité définit d’ailleurs largement les modes d’occupation du trottoir en France : il faut si possible réserver sur le trottoir une largeur de 1,40 mètre minimum libre de tout obstacle, quitte, en cas d’emprise réduite, à réduire la largeur du trottoir d’en face. Le piéton vulnérable est en effet particulièrement sensible aux obstacles qui encombrent le trottoir, comme le rappellent ces  deux aveugles rue Linné :

J’ai vu deux aveugles dans la rue Linné. Ils marchaient en se tenant par le bras. Ils avaient tous deux de longues cannes extrêmement flexibles. L’un des deux était une femme d’une cinquantaine d’années, l’autre un tout jeune homme. La femme effleurait de l’extrémité de sa canne tous les obstacles verticaux qui se dressaient le long du trottoir et, guidant la canne du jeune homme, les lui faisait toucher également en lui indiquant, très vite, et sans jamais se tromper, de quels obstacles il s’agissait : un lampadaire, un arrêt d’autobus, une cabine téléphonique, une corbeille à , une boîte à lettres, un panneau de signalisation (elle n’a évidemment pas pu préciser ce que signalait ce panneau), un feu rouge… (Georges Perec, Espèces d’espaces, 1974)