La mort en avril de C.K. Prahalad, professeur aux Etats-Unis d’origine indienne, est l’occasion de revenir sur le travail de celui que d’aucuns considèrent comme l’un des penseurs économiques les plus influents de sa génération.
Son livre le plus renversant est « The Fortune at the Bottom Pyramid : Eradicating Poverty Trough Profits » (2004). Il s’y insurge contre deux types de paresse intellectuelle : d’une part, celle des grandes firmes internationales qui ignorent la majeure partie de l’humanité, d’autre part celle des « humanitaires » qui considèrent le profit comme obscène. Les BOP (Bottom of the Pyramid) sont les milliards de personne qui vivent avec moins de 2 dollars par jour mais qui représentent un puits de croissance inestimable pour autant qu’on sache leur proposer des produits adaptés.
Un exemple est celui du marché du shampoing en Inde : les Indiens n’immobiliseront pas de trésorerie dans une bouteille de 300 ml comme on peut en acheter chez nous, mais privilégieront des produits « one shot » qui s’adaptent à leur besoin. C’est ainsi que les mini-dosettes à usage unique représentent désormais la quasi totalité du marché des shampoings vendus en Inde. Très stimulant, cet ouvrage est une invitation à penser « out of the box » et à imaginer de nouveaux modèles économiques.
The Economist – April 24th 2010
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