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Le dernier numéro de la revue Futuribles (mars-avril 2025, numéro 465) publie notre article : "Financement des services urbains : pour un nouvel imaginaire. Eau, chaleur et ordures ménagères au défi de la sobriété". Co-écrit avec Nicolas Crinquant (Espelia), Hélène Delhay (Tessix), Clément Fourchy (Espelia), Nicolas Rio (Partie Prenante), il répond à la volonté d'interpeller les élus et les habitants, et tous ceux qui participent au financement des services urbains, à la nécessité de chausser de nouvelles lunettes pour adapter la gestion de ces services à la baisse (constatée et souhaitée) des consommations d'eau, de déchets et d'énergie.

Il s'appuie, en adoptant une rédaction la plus simple possible, sur le dernier rapport que nous avons réalisé sur "les modèles économiques urbains au défi de la sobriété" (financé par l'ADEME, le PUCA, et la Banque des Territoires), qui propose 10 préconisations pour faire face à l’impact économique de l’érosion des assiettes des services urbains dans deux outils de gestion des collectivités : les Concessions et les Plans pluriannuels d’investissement (PPI).

Article à découvrir dans la revue papier ou sur le site de Futuribles.

Introduction :

Ouvrir son robinet et faire couler de l’eau, récupérer sa poubelle grise vidée, allumer son chauffage : ces gestes du quotidien sont si banals que l’habitant-usager interroge rarement ce qui les rend possibles. Pourtant, derrière la simplicité de ces services se cache des infrastructures complexes et des collectivités locales qui les financent et les gèrent. Mais si demain, la délivrance de tels services n’était plus possible dans les conditions actuelles, en termes de prix, qualité, service rendu ? Parmi les multiples raisons possibles (contraction des finances locales, coût de remise en état de canalisations anciennes, raréfaction de la ressource, etc.), nous souhaitons insister sur l’une d’entre elles qui est encore largement « impensée » : alors que, jusqu’à présent, les volumes consommés augmentaient d’année en année, désormais, ils décroissent. La baisse des quantités facturées s’annonce ainsi comme une nouvelle hypothèse prospective, qui compromet d’autant plus le modèle économique de ces services que les responsables territoriaux n’intègrent pas cette nouvelle réalité. Rien de plus classique : l’histoire environnementale démontre que lorsqu’on rentre dans un monde nouveau, on le pense avec les lunettes du monde qu’on est en train de perdre. Le peintre hollandais Frans Post (1612-1680), qui fut le premier Européen à représenter des paysages du Nouveau-Monde et notamment du Brésil, les peignit ainsi pendant dix ans comme s’il s’agissait de villes hollandaises, avant de les représenter telles qu’elles étaient en réalité

Les imaginaires urbains correspondent à des représentations plus ou moins collectives de ce que sera ou doit être la ville demain, ancrées dans l’air du temps. Ils orientent, souvent inconsciemment, la manière dont ceux qui fabriquent les villes agissent, et ont donc des effets très directs sur la matérialité des villes dans lesquelles on vivra dans vingt ou trente ans. De la même manière, il y a un imaginaire du financement des services urbains qui fonctionne comme un filtre, dont les élus ont rarement conscience, mais qui oriente de fait leurs décisions. Comment chausser les bonnes lunettes, se représenter ce qui est vraiment là, et penser le financement des services urbains, leur dimensionnement et leur exploitation en lien avec les nouvelles réalités ? C’est ce que cet article se propose d’illustrer avec trois services publics locaux : l’eau, les déchets, la chaleur. Nous évoquerons d’abord le changement de paradigme que constitue la baisse des quantités consommées comme nouvelle hypothèse prospective. Puis nous verrons comment cela oblige à repenser l’imaginaire de l’infrastructure, de l’investissement, et du principe de la continuité de service – l’un des principes de gestion de services publics.

Suite à lire dans la revue ou sur le site de Futuribles.

Ou sur le site Cairn.

 

 

 

 

 

 

 

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