2,5 milliards de personnes confinées, écrivions-nous dans notre avant-dernier billet. Hier, dimanche 29 mars, le chiffre dépassait les 3,2 milliards, soit près de la moitié de l'humanité.
Nous reprenons ci-dessous la carte publiée dans Les Echos de ce jour et des extraits de l'article.
Des villes, voire des pays fantômes, peut-être même bientôt des continents entiers aux arrêts domiciliaires. Le confinement sans précédent de l'humanité, aux conséquences économiques et psychologiques certainement vertigineuses, s'amplifie de jour en jour. Dans presque soixante pays, regroupant 3,26 milliards d'habitants (43 % de l'humanité), selon un décompte des Echos ce samedi, trois fois plus qu'il y a dix jours, il est interdit ou au moins fermement recommandé de ne plus sortir de chez soi, sauf pour faire des provisions, se faire soigner ou travailler.
Les aéroports y sont pratiquement à l'arrêt, les trains immobiles, les frontières closes, les rues et autoroutes désertes et silencieuses et les commerces ont baissé le rideau, sauf secteur alimentaire ou pharmacie.
La liste lugubre s'allonge de jour en jour : l'Afrique du Sud s'est ajoutée vendredi à celle des pays où le non-respect du confinement est puni d'amende, à l'exemple de l'Italie, la première, le 9 mars, puis l'Espagne et la France, suivis par Belgique, Autriche, République tchèque, Serbie, Israël, Liban, Equateur, Pérou, Venezuela, Argentine, Chypre, Luxembourg, Maroc, Tunisie, Jordanie, Colombie, Pologne, Bolivie, Salvador, Rwanda, Grèce, Nouvelle Zélande, Royaume Uni, Roumanie, Hongrie, Inde, Sierra Leone et, samedi, Irlande. Le confinement obligatoire touche une partie non négligeable du territoire en Algérie, Nigeria, Indonésie et Philippines.
Aux Etats-Unis, un tiers de la population (Californie, New York, Illinois, New Jersey, Pennsylvanie, Ohio, Louisiane, Massachusets, Delaware, Michigan, Connecticut, Virginie occidentale, Hawaï, Vermont, Indiana, Colorado, Alaska et Nevada) subit un confinement obligatoire, mais la mesure n'est pas encore envisagée au niveau fédéral.
D'autres pays se contentent de miser sur le civisme, avec pour résultat des rues souvent aussi désertes que celles des pays plus stricts. Il est demandé de se limiter aux déplacements et contacts sociaux essentiels en Allemagne (où deux Länder l'imposent, tandis qu'ailleurs les rassemblements publics sont interdits au-delà de… deux personnes), Suisse, Canada, Australie, Finlande, Turquie, Norvège, Lituanie, Estonie, Lettonie, Bulgarie, Irlande, Portugal, Slovénie, Slovaquie, Kirghizstan, Kazakhstan, Ukraine, Iran, Ouganda, Arabie saoudite, Sri Lanka, Thaïlande, Indonésie et, samedi, le Mexique, qui s'y était longtemps refusé.
Parmi les pays qui n'ont pas demandé à leurs habitants de rester cloîtrés, la plupart ont toutefois décrété l'état d'urgence sanitaire, avec mesures de quarantaine et couvre-feu, ou fermeture des écoles, restaurants, bars, lieux de loisirs ou de sport, voire des commerces non essentiels. Tous les événements publics y sont suspendus et les rassemblements dans l'espace public y sont généralement limités à quelques dizaines de personnes. La Russie, où tous les commerces et les restaurants étaient ouverts jusqu'ici, à rebours de ce qui se pratiquait partout en Europe, les a fait fermer samedi mais pour seulement une semaine, officiellement.
A l'inverse, la Chine, d'où est partie l'épidémie mais qui estime l'avoir vaincue, suspend progressivement toutes ses mesures restrictives. La moitié des restaurants y ont rouvert. Le Japon et la Corée du Sud, où l'épidémie est stabilisée, relâchent aussi leurs mesures. D'autres pays jugent de strictes mesures impraticables au vu d'une économie informelle employant artisans et commerçants ambulants, et d'un habitat urbain très dense et très pauvre, comme le Pakistan, le Bangladesh et nombre de pays d'Afrique. La Suède est le dernier pays où la vie continue -presque-comme avant et où les écoles restent ouvertes, cas quasi unique au monde avec Singapour…
Source : "Coronavirus : près de la moitié de l'humanité est désormais confinée" - Les Echos - 28 mars 2020
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