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Derniers jours pour voir la très belle exposition du géomètre-photographe Luigi Ghirri au Jeu de Paume.

« Ses séries montrent des images d’images, comme celles réunies dans son ouvrage le plus célèbre, Kodachrome (1978), des détails de cartes topographiques et d’atlas, car « le seul voyage aujourd’hui possible se situe dans les signes, dans les images », des photos de fêtes foraines, illusions semblables aux « pays des jouets » de Pinocchio, jusqu’à des projets plus conceptuels. Comme ces clichés de ciel, pris au même endroit pendant 365 jours, qui disent l’incapacité de la photographie à fixer ce genre de phénomène naturel.

Chez Luigi Ghirri, les grilles, les miroirs, les vitrines abondent. Ils illustrent combien le spectacle du monde est vu à travers des prismes, combien notre perception est faite d’images et de signes, de fictions, de mythes. Mais le constat n’est pas désespérant : les images de Ghirri sont aussi pleines d’humour, d’absurde et de poésie. Le photographe italien se plaît à cultiver le doute sur ce qu’on voit, et à opérer un « démontage » des choses, dévoilant les artifices sans jamais en enlever leur magie. Une œuvre salutaire à l’heure où les mondes virtuels contribuent toujours davantage à la « destruction de l’expérience » dont parlait Luigi Ghirri, construisant un monde d’images toujours plus complet ». (« Luigi Ghirri, photographe au-delà du réel », Le Monde, 31 mai 2018)

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