Quelques instantanés au fil des trottoirs de Grenoble. S'agissant d'un inventaire express, toutes remarques, précisions, corrections sont bienvenues ! (par mail à trottoirs@ibicity.fr)
Borne de puisage rue Emile Gueymard
Les « bornes de puisage », de couleur verte, permettent aux professionnels de prélever de l’eau en bordure de voie publique, en grande quantité, sans perturber le fonctionnement du réseau d’eau potable. L’usage des bornes incendie est exclusivement réservé aux services de défense incendie.
En 1746, "alimentées par la source Saint-Jean, les fontaines sont financées par l’augmentation des taxes sur le vin et les cochons que les visiteurs doivent acquitter pour entrer dans la ville. Leur entretien est confié à des entrepreneurs tandis que les consuls sont responsables de la distribution ».
« Dès les années 1930, les économistes remettent en cause la gratuité de l’eau. Cette idée, jointe à la généralisation de l’eau à domicile, entraînent la disparition progressive des bornes-fontaines. Celles équipées d’une prise d’incendie résistent plus longtemps, avant d’être remplacées par des bouches et poteaux d’incendie. »
Source : https://www.christaud.com/christaud/notre-histoire-aep/
Référence trouvée en tapant dans Google : « borne de puisage grenoble rue emile gueymard ». En effet, « pour répondre aux besoins d’une population croissante, Charles Planelli de Lavalette, maire de Grenoble, confie à l’ingénieur Emile Gueymard la réalisation des travaux de forage et d’adduction des sources de la plaine du Rondeau, situées à 3,5 km de la ville. Les conduites d’amenée, les citernes et le château d’eau de la place Grenette sont achevés en 1827. Ils permettent de délivrer de l’eau en quantité suffisante et d’alimenter les nombreux robinets, fontaines et bornes-fontaines installés durant cette période ».
« Ici se trouvait une cabine téléphonique », trottoir de l'avenue Alsace Lorraine
Le pic d’installation des cabines téléphoniques a été atteint en 1998, avant de décroître, lentement d’abord du fait des obligations de service public de l’opérateur, puis de disparaître quasi complètement. Il n’est toutefois pas impossible qu’elles réapparaissent : en mars 2022, le collectif Observatoire international pour la réinstallation des cabines téléphoniques (OIRCT) a remis en service une cabine téléphonique à… Grenoble au nom du « droit à vivre sans smartphone. (Trottoirs ! page 170)
Des trottoirs en béton à la grenobloise
L’histoire des trottoirs de Grenoble est intimement liée à ceux des cimentiers grenoblois, en particulier l’entreprise Vicat. Les trottoirs grenoblois sont ainsi majoritairement en béton, et plus précisément, en béton imprimé/matricé... normal pour la ville dans laquelle le béton fut inventé !... À l’origine les trottoirs étaient réalisés en dalles Vicat. (Trottoirs ! pages 106 et 125)
Repère de crue
"Le 2 novembre 1859, Grenoble est sous plus d’un mètre d’eau ! L’Isère rentre par les portes des remparts, remonte par les égouts, creuse des tranchées, emporte les stocks des commerçants... Plusieurs maisons s’écroulent au cours de cette crue historique qui a fait monter le niveau de la rivière de plus de 5 mètres ! Des marques, encore présentent aujourd’hui, attestent de l’ampleur de l’inondation". (source : www.irma-grenoble.com)
Ce « repère rouillé situé à 91,8 cm du sol » se trouve « 8 rue Philis de la Charce – Angle NW du croisement avec la rue Félix Poulat ». Le nivellement a été « effectué au moment de la pose des repères de crue vers 1880 dans le système Bourdalouë en vigueur en France depuis 1864 ». (Bourdalouë, né et enterré à Bourges).
"La fontaine du lion"
"Symbole de la maîtrise de l'eau entreprise par la ville au cours du 19è siècle, la fontaine évoque l'Isère et le Drac qui, au long des siècles, ont dévasté la capitale du Dauphiné. On décide de placer ce monument face au pont Saint-Laurent, longtemps seul passage aménagé sur l'Isère, au pied de la monté de Chalemont qui est, jusqu'au début du XVIIè siècle, la seule voie pour rejoindre la route de Lyon".
Désimperméabilisation et végétalisation des trottoirs
"La Grande Espalande transformée en un nouveau parc urbain de 3 hectares. 220 arbres préservés et 16 nouveaux arbres plantés. 1n56 hectares désimperméabilisé".
Ci-dessous, jardin des Dauphins (et non pas sur un trottoir) :
Vélos sur trottoirs ou hors trottoirs, trottinettes, auto-partage
Piste cyclable sur trottoir
Piste cyclable en dehors du trottoir (Chronovélo)
"Parmi les grandes villes, la palme est revenue à Grenoble-Alpes Métropole. « On a développé plus de 450 kilomètres de pistes cyclables, un réseau dense hiérarchisé par des pistes sécurisées, des bandes cyclables et des voies aménagées pour les vélos », indique Sylvain Laval, son vice-président, chargé de l'espace public, de la voirie et des mobilités douces. (…) En plus de dix ans, la pratique du vélo a été quasi multipliée par deux à Grenoble. Pour accompagner cette appétence des jeunes aux micromobilités, la métropole vient de renouveler à l'opérateur Dott son dispositif de trottinettes et de vélos électriques en free-floating. Au total, 2.100 trottinettes et 2.100 vélos électriques en libre-service sont déployés par Dott sur un périmètre étendu à 17 communes supplémentaires de l'agglomération. (...) "On travaille sur le développement d'autres mobilités comme l'autopartage opéré par Citiz en centre-ville et le covoiturage », explique-t-il. La métropole propose des lignes de covoiturage structurées à haut niveau de service pour les déplacements domicile-travail sur les grands axes routiers de sa première couronne".(Source : « Ces villes qui répondent aux attentes de nouvelles mobilités », Bruno Mouly, Les Echos, 12 septembre 2022)
« Citiz ne croit pas aux vertus de l'autopartage en flotte libre. Ses adhérents privilégient l'autopartage en boucle, qui suppose de rendre le véhicule là où on l'a pris. (...) Contrairement à la majorité des autres opérateurs, la coopérative ne cherche pas non plus à électrifier sa flotte. « Aujourd'hui, il n'y a pas de modèle économique pérenne sur l'autopartage électrique », du fait du temps de recharge qui limite le nombre de clients". (Source : « Citiz, ou la réussite discrète de l'autopartage « artisanal » », Luonel Steinmann, Les Echos, 31 mai 2021)
Publicité sur (les arrêts de bus sur) le trottoir
Ci-dessous, il s'agit des quais du tramway :
« La publicité est loin d'avoir disparue de Grenoble. En 2014, la décision avait fait grand bruit. La ville de Grenoble n’avait pas renouvelé son contrat avec la société JC Decaux. 326 panneaux publicitaires avaient été démontés dans les rues de la commune. À l'exception de ceux présents aux arrêts de tramway et de bus. Le contrat avec le syndicat mixte des transports en commun de l'agglomération grenobloise (SMTC) et Decaux signé en 2004 a pris fin en 2018 et vient d'être renouvelé jusqu'en 2031. La publicité ne va donc pas disparaître des abribus mais elle sera "drastiquement réduite" promet le président du SMTC.
Il y aura toujours de la publicité sur les abribus, reconnait le président du SMTC mais elle sera beaucoup moins présente, promet Yann Mongaburu. "Dès le moins de juin toutes les "sucettes" Decaux, qui restent dans l'agglomération grenobloise, seront enlevées". La publicité sur les abribus sera également réduite affirme l'élu : "360 panneaux publicitaires seront supprimés dans les abribus ou de Tram par rapport à la situation que nous connaissons aujourd'hui. (...) Nous nous engageons à la réduction de la publicité et à l'augmentation des lieux d'information culturelle, de mobilité, associatifs. Et puis nous avons aussi envie d'aller plus loin, nous avons inséré une clause pour que 50% des publicités qui resteront sur les abribus soient réservés au commerçant locaux."
Source : France Bleu, Najat Essadouki, 10 février 2019 : https://www.francebleu.fr/infos/societe/il-y-aura-toujours-de-la-pub-sur-les-abribus-a-grenoble-1549702622
Voir aussi notre billet sur JCDecaux : "informer sur le financement de la ville".
Google et Apple... toujours là : "écosystème" ?
Sur les toilettes publiques, voir aussi "Toilettes publiques, essai sur les commodités urbaines", Julien Damon, Presses de Sciences Po, 2023.
Et aussi :
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