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A lire sur le site de Pop-Up urbain une intéressante interview par Margot Baldassi de Thomas Fontanet sur les espaces privés-publics japonais : ici.

Extraits :

Mon sujet d’étude porte sur une certaine catégorie d’espaces publics que l’on rencontre au Japon et en particulier à Tōkyō : les kōkai-kūchi 公開空地. La formation de ces espaces découle de la mise en œuvre de mesures visant à inciter les opérateurs immobiliers à développer des espaces ouverts au public sur leurs propriétés, et à en assurer la gestion et l’entretien. L’objectif étant que ces lieux contribuent à l’amélioration des qualités de l’espace urbain dans les villes japonaises. De nature privée du point de vue de la propriété foncière, les kōkai-kūchi sont des espaces qui se veulent « publics » du point de vue des usages. Il s’agit donc d’une catégorie d’espaces publics bénéficiant d’un statut quelque peu inédit pour nous Français, étant acquis que l’espace public incarne généralement aux yeux des citoyens européens, une symbolique forte d’appartenance à la collectivité.

(...)

La loi sur la planification urbaine de 1968 ambitionne alors de résoudre la dégradation continuelle des cadres de vie. Si les dispositions qu’elle prévoit permettent d’affiner l’usage du sol, en revanche les municipalités qui obtiennent de nouvelles compétences en matière d’urbanisme se contentent d’une réglementation permissive définie de manière standard à l’échelle de la nation. Voyant d’autre part l’énorme potentiel d’investissement que représentent les ressources foncières et financières d’un secteur privé impliqué depuis longtemps dans la fabrique urbaine, la loi va progressivement instaurer des systèmes de dérégulation urbanistique encourageant les opérateurs privés à construire des programmes immobiliers ambitieux, qui génèrent des espaces publics en quantité (élargissement des trottoirs, création de squares, d’espaces verts, de passages et autres atriums…). On assiste alors progressivement à une verticalisation du bâti associée à une multiplication d’espaces privés ouverts au public, dont la vocation première est d’améliorer les qualités de l’espace urbain tokyoïte.

 

A lire également le numéro de la revue SUR de 2013 qui offre une perspective internationale sur les POPS (Privately Owned Public Spaces) : ici.

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