Vivez-vous dans une ville clone ?
Consacrant son supplément du week-end aux tours londoniennes, Le Monde cite l’étude réalisée par le think tank anglais NEF sur “les villes clones”.
Extrait :
Les cités britanniques moyennes se ressemblent au point de perdre toute identité. La faute au puissant secteur privé.
Si les tours à Londres ne font pas l’unanimité, elles ont le mérite de l’originalité. Ailleurs en Grande-Bretagne – et encore plus qu’en Europe continentale -, c’est la monotonie qui domine. Les centres-villes se ressemblent tant qu’il est parfois difficile de les distinguer. Les mêmes magasins des mêmes grandes chaînes sont installés de la même façon, avec des vitrines similaires.
(…)
En 2005, le think tank New Economics Foundation (NEF), classé à gauche, a tiré le premier la sonnette d’alarme en publiant un rapport intitulé « Ville clone ». Il a créé un index de la diversité et de l’indépendance des magasins dans les centres des cités britanniques, mis à jour en 2010 : 41 % des villes sont officiellement classées comme « clones » et 23 % sont à la limite.
Paradoxalement, la cause de cette uniformité est la même que ce qui a permis l’originalité de la City, à Londres : le secteur privé s’est imposé, les grandes enseignes ont asphyxié les magasins indépendants.
« Dans les années 1980, la Grande-Bretagne a rejeté, à juste titre, le caractère déshumanisant de l’économie d’Etat planifiée, écrit le think tank en 2010. Et pourtant, sans être consultés, nous nous sommes retrouvés avec quelque chose d’aussi mauvais, voire de pire : une économie planifiée par les entreprises, qui n’ont aucun sens de la responsabilité publique. Les chaînes et les marques internationales qui ont envahi nos rues marchandes ont l’obligation de servir en premier lieu les intérêts de leurs actionnaires et prennent leurs décisions dans des sièges sociaux distants, sans se soucier des conséquences locales. »
Source : “Au royaume de la ville clonée” – Le Monde – 26 janvier 2013
Sur ces questions d’urbanisme commercial, voir le riche site de Pascal Madry.
Voir aussi notre billet sur l’urbanisme banalisé et celui sur sur la France Moche, avec la fameuse couverture de Telerama.