Qui gouverne la smart city ?
La Revue Urbanisme consacre le dossier de son dernier numéro (numéro 407 – Hiver 2017) à la gouvernance de la smart city.
Au menu d’un riche sommaire, on y trouvera notre article, co-signé avec nos complices Clément Fourchy (Espelia) et Nicolas (Rio) sur “Comment gouverner la ville servicielle ?”.
Extraits :
La révolution numérique bouleverse le paysage des services urbains. Les villes doivent redéfinir leur fonction régulatrice tout en réaffirmant les principes du service public.
Il existe deux façons d’appréhender la smart city. Soit on considère la ville intelligente comme une somme de dispositifs technologiques permettant d’assurer une gestion urbaine en temps réel. Outre qu’elle enferme le sujet dans une approche trop réduite à la technique en plaçant la collectivité au centre du jeu, cette perspective entretient le mythe d’une puissance publique omniprésente et optimisée. Soit on l’aborde comme la ville saisie par la révolution numérique, marquée par l’apparition de nouveaux entrants et la transformation du périmètre des services urbains. Et alors la question de la gouvernance prend une toute autre ampleur…
Premièrement, le glissement serviciel des services urbains entraîne un brouillage de la frontière entre secteur public et secteur privé. L’acteur public n’a plus le monopole sur le financement des services et leur définition. On le voit sur le passage de la gestion des transports urbains à la mobilité as a service, avec l’intégration de nouveaux acteurs comme Uber, Waze ou Gobee Bike. Le couple « collectivité concédante/opérateur exploitant », si caractéristique de la ville des réseaux, est en passe de devenir obsolète. Idem pour les déchets, où le passage à l’économie circulaire élargit l’offre de service bien au-delà du ramassage des ordures effectué en DSP.
Le paysage des services urbains devient à la fois plus fragmenté et plus imbriqué. Les acteurs et les offres se multiplient, mais leurs interdépendances se renforcent : chaque opérateur a besoin des autres pour continuer à fonctionner.
(Lire la suite dans Urbanisme)