Palerme ou lorsque l’espace public se “méditerranéise”
“A l’heure où l’usage de l’espace public se « méditerranéise » et où fleurissent de plus en plus de terrasses, épidémie oblige, les mètres carrés squattés par les véhicules inertes font l’objet de toutes les convoitises“, écrit Kevin Badeau dans son article “Zéro parking : le nouvel avenir des villes“, dans Les Echos du 1er février 2021.
Comme il n’y a pas de hasard, Métropolitiques publie ce même 1er février un joli article de Hélène Jeanmougin sur Palerme : “Habiter sans résider et résider sans habiter“.
Extrait :
L’espace public est ici pensé comme extension de l’espace privé du logement, dont les fonctions sont le plus souvent réduites à l’essentiel (repas, temps de repos…). Cela s’explique autant par l’exiguïté des logements que par des dynamiques sociales (chômage, situations familiales conflictuelles…) impliquant une perception de la rue comme espace ordinaire et quotidien de vie et de socialisation (Sauvadet 2006).
Le fort sentiment d’appartenance à ce territoire et la perception indélébile d’un « chez soi » malgré les changements sociaux et spatiaux du quartier se traduisent par une appropriation matérielle de l’espace local. Cette appropriation s’appuie sur la présence de mobilier domestique (étendoir à linge, sièges en plastique…) délimitant l’espace même lorsque ses propriétaires n’y sont pas physiquement présents (figure 2). Une partie des anciens habitants qui n’y résident plus ont réussi à conserver ou acquérir des box (magazzini) en rez-de-chaussée, dans lesquels ils stockent du petit mobilier qu’ils installent à l’extérieur lorsqu’ils sont présents. On observe aussi l’agencement informel de l’espace public sur le long terme : de nombreux arbres ont été plantés par d’anciens habitants, et ce sont également eux qui ont installé, sans autorisation, une statue de Padre Pio au milieu de la place (figure 3).
L’article est à lire sur le site de Métropolitiques : ici.
Même si le mot “trottoir” ne figure pas dans l’article, voici une nouvelle illustration qui renvoie à l’idée que le trottoir devient de plus en plus le prolongement du domicile.