Moins d’eau, moins de déchets (suite étude #sobriété)
Merci à AEF Info de reprendre dans un long article (disponible ici) les principaux éléments de notre rapport sur la sobriété ou “comment la sobriété vient percuter le modèle économique des services urbains”.
A lire également sur linkedin (ce qui présente aussi l’avantage de lire d’intéressantes réactions) les posts sur l’eau et sur les déchets rédigés par Nicolas Rio (Partie Prenante), un des co-auteurs du rapport.
En cette rentrée on parle beaucoup de #sobriété énergétique, du fait de la guerre en Ukraine et de la hausse des coûts. La question se pose pourtant aussi sur #eau !
La sécheresse estivale est là pour nous rappeler que l’eau est une ressource (de plus en plus) rare. Il va donc falloir l’économiser davantage et accélérer la baisse des consommations (à quand une loi contre le gaspillage, comme pour les déchets ?).
Le problème, c’est que cette sobriété indispensable risque de mettre à mal le modèle économique du service urbain, résumé par la formule “l’eau paye l’eau.” Selon notre étude, c’est même le secteur le plus vulnérable :
1/ L’eau reste facturée au volume. Moins de consommation = moins de recettes d’exploitation. C’est ce qui pousse les élus à surévaluer l’évolution des conso dans leur négociation avec les opérateurs, pour éviter la hausse des prix.
2/ La baisse des conso a peu d’impact sur le coût d’entretien du réseau. Elle peut même se traduire par une augmentation des charges si l’eau ne circule pas assez. Qui va payer la maintenance du réseau pour garantir sa performance ?
3/ Un réseau d’eau, c’est un investissement sur 100 ans. C’est donc maintenant qu’il faut anticiper la baisse des volumes liée à la raréfaction de la ressource, pour éviter de transformer le réseau d’eau en actif échoué. La question se pose notamment dans les territoires périurbains en train d’étendre leurs canalisations.
Notre but avec Isabelle Baraud-Serfaty Hélène Delhay et Clément Fourchy n’est pas de critiquer la sobriété (sur l’eau, elle est plus nécessaire que jamais !) mais d’inviter les acteurs publics et les citoyens à la rendre économiquement viable.
Post disponible : ici.
La #sobriété, c’est aussi limiter la production de #déchets. Mais comment accompagner la diminution des déchets ménagers du coté de la collecte et du traitement ? Surtout quand on sait que les incinérateurs sont dépendants d’un certain volume de déchets pour fonctionner convenablement (et éviter ce que les spécialistes appellent le “vide de four”).
L’objectif des acteurs publics avec la loi #AGEC est de diminuer drastiquement la quantité de déchets ménagers, notamment en élargissant le tri et en généralisant le compostage. La réussite de cette trajectoire vers le #ZéroDéchet suppose d’ajuster en parallèle le système de collecte et de traitement des déchets.
1/ Pour l’instant, la plupart des opérateurs sont payés au volume traité. Ils sont donc peu incités à encourager la baisse des déchets du coté des ménages. D’où l’intérêt des contrats de performance déchets expérimentés par l’ADEME.
2/ Alors que les déchets sont vus comme une nouvelle source d’énergie (cf. le développement des méthaniseurs largement subventionnés), cette hybridation peut devenir problématique.
3/ Tout l’enjeu consiste à limiter les effets de seuils, notamment dans le choix des infrastructures de traitement et leur dimensionnement. Synchroniser l’évolution à la baisse des usagers… et des opérateurs : voilà un beau défi pour la planification écologique !
Post disponible : ici.
Et également nos précédents billets sue l’étude dont celui-ci.