Comment les aménageurs doivent-ils faire évoluer leur stratégie au regard des basculements provoqués par la révolution numérique, et notamment celui d’une ville conçue de plus en plus “as a service” ?

C’est la question à laquelle nous avons tenté de répondre ce jeudi 16 novembre 2017 devant les membres du Club Ville et Aménagement.

La ville « as a service » est une nouvelle forme d’arrangement des services qui, à travers une économie de plateforme ou des formes hybrides de production, interroge la ville telle qu’elle fonctionnait jusqu’à aujourd’hui. De grands facteurs de mutation sont à l’œuvre et modifient en profondeur les services urbains. Bien que l’intensité de disruption soit variable, tous ces secteurs ou chaînes ont comme point commun une nouvelle étape avale entre l’aménageur et l’usager. Si jusqu’à présent le jeu d’acteurs était très séquentiel, cette forme de pilotage aval, bouleverse le positionnement des acteurs au sein de la chaîne et ainsi, le processus même d’aménagement.

Ce nouveau maillon recouvre des fonctions variées mais dans l’ensemble du même ordre, autour de l’information, de l’agrégation de services, de l’agrégation de demandes, d’organisation de collectif, de la capacité à activer des espaces ou des biens libres en temps réel (multitude) ou encore de la non-consommation ou la consommation de services à contretemps (effacement).

Il rejoint une figure émergente : celle du “gestionnaire de quartier“. Qu’il s’agisse d’un « facilitateur énergétique », comme à Clichy-Batignolles, ou d’un “opérateur de service global de services de quartier” comme à Lyon, le gestionnaire de quartier part certes de l’énergie mais est capable de s’ouvrir à d’autres services. C’est le cas à Grenoble sur la Presqu’Île Ecocité et ses îlots urbains intégrés où un « manager d’îlot » est en charge de la gestion d’un certain nombre de services associés.

En attendant la publication prochaine par le club du compte-rendu de la séance, on pourra consulter nos précédents billets consacrés à la “ville as a service” (ici) et spécifiquement aux aménageurs :
– Immobilier : de la production de mètres carrés à l’activation des usages
– Aménageurs et opérateurs de réseaux, tout se complique
– Vers la ville intelligente ou comment Séquano Aménagement anticipe sa pratique d’aménageur
– Partenariats aménageurs-promoteurs : mode d’emploi
– Appel à réinventer les partenariats aménageur-promoteurs
– Repenser le métier d’aménageur à l’heure de la révolution numérique
– Approche en coût global des projets d’aménagement
– L’aménagement opérationnel au service du logement
– La ville sur mesure ou l’évolution de l’aménagement

A lire également : les acteurs de l’habitat au défi de la ville intelligente : ici.