Les 4 axes de la coproduction public-privé
Nous étions invités ce 8 mars à participer à la table-ronde organisée par le Réseau National des Aménageurs consacrée à : “La coproduction public-privé, facteur d’innovation urbaine“.
Voici rapidement résumés, les quelques points que nous avons présentés devant La Ministre du Logement, Emmanuelle Cosse :
Concernant le changement de modèle de la fabrique de l’aménagement.
L’idée est qu’avant on était sur une fabrique très séquentielle.
Puis on a assisté à une remontée vers l’amont des opérateurs de l’aval (pour des raisons financières, foncières, environnementales), mais aussi à une redescente vers l’aval des opérateurs de l’amont (aménageur exploitant, encadrement prix de sortie, …).
De plus, il y a plein de nouveaux entrants dans la fabrique urbaine, du fait de la révolution numérique (= multitude + “tout est connecté”), qui demain peuvent se positionner en amont ou en aval. On a donc une fabrique de la ville bousculée, beaucoup plus fragmentée avec des intervenants traditionnels qui changent de rôle (et dont on doit revoir la définition) et des nouveaux acteurs. Et aussi peut-être une taille des lots qui augmentent en lien avec cette évolution.
Concernant le mode de l’emploi, il me semble, primo, indispensable de travailler sur les 4 dimensions de la coproduction public-privé, telles qu’elles sont présentées sur le schéma ci-dessous.
Secundo, l’enjeu de bien partir du contexte des opérations, et d’éviter les effets de mode qu’on constate trop souvent en matière urbaine. C’est par l’exemple le cas du partenariat amont aménageur-promoteurs : aujourd’hui, il y a un effet de mode, qui le fait apparaître comme le produit miracle mais l’enjeu est de bien le structurer et notamment d’en définir les finalités (voir ici).
Enfin, il y a l’enjeu de la gestion dans le temps. Il faut souligner la tension entre, d’un côté, les gains que permet la mutualisation (par exemple des systèmes énergétiques, ou du stationnement) et, de l’autre, la complexité inhérente à cette mutualisation (nécessité de contrats complexes, de mise en place de structures de type ASL), avec notamment la question de la gestion dans le temps de ces ensembles immobiliers devenus souvent plus complexes. Avec le défi certainement que les collectivités locales ou les aménageurs rentrent sur cette dimension.