“Le trottoir est un espace de la démocratie” [Interview]
Quand un professeur d’histoire transmet sa passion à ses étudiants….
“Romantique du XIXe siècle égaré dans les dédales de la Modernité nihiliste”, tel que l’indique sa biographie dans Le Comptoir, Léonard Barbulesco-Vesval est aussi enseignant agrégé d’histoire. Il sait manifestement transmettre sa passion à ses élèves puisque c’est l’un d’eux, que je connais bien, qui m’a raconté avoir appris dans un de ses cours que la première photographie au monde (daguerréotype) à représenter un humain, en 1838, le montre sur un trottoir, et que la ville du Creusot était dotée de trottoirs dès 1865 (dans la cité-modèle de la Villedieu) – voir pages 102 et 114 de “Trottoirs !”, ou, avec plus de détails sur ce billet.
C’est ainsi que nous sommes rentrés en contact, que la conversation s’est poursuivie, et qu’elle débouche sur cette interview très bien reformulée et richement illustrée, publiée dans la revue en ligne Le Comptoir. Merci !!
Présentation de l’interview :
En tant que lieu de passage et de rencontres éphémères, parfois teintées de conflits plus ou moins marqués, le trottoir apparaît comme un espace tout à fait ordinaire. Mais que savons-nous vraiment de cet espace public si familier et si méconnu à la fois ? Pour mieux comprendre le trottoir dans toutes ses dimensions, politiques, sociologiques, économiques et écologiques, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Isabelle Baraud-Serfaty, urbaniste et enseignante à Sciences Po Paris, auteure d’un ouvrage remarquable intitulé « Trottoirs ! Une approche économique, historique et flâneuse » (Apogée, 2023). Ce livre éclaire l’importance du trottoir en tant que laboratoire d’expériences urbaines et démocratiques, au-delà des représentations parfois négatives qui lui sont associées. Avec elle, nous allons analyser comment le trottoir est représenté, créé, régulé, approprié et transformé par les acteurs urbains.
Extraits :
La référence à Bertolt Brecht, mentionnée dans l’interview, a été découverte après la publication du livre, grâce à un article de Pierre Ansay dans la Revue politique, “Histoires de trottoir“.
A signaler :
Honoré de Balzac, dont une citation explique le titre de la revue (“Le comptoir d’un café est le parlement du peuple”) est cité dans Trottoirs ! pages 44, 53, 65, 135-36.
A lire également :
– “Ce que l’absence de trottoirs nous dit du Liban” (Courrier international)
– L’article d’Anne-Marie Gustave (La Cordillère des ondes, Télérama, 1er août 2020) : en 1822, après l’indépendance de l’Equateur, les Indiens du pays avaient l’interdiction de marcher sur le trottoir.
– L‘article de Pauline Anicet évoqué dans la note 54, page 269, dans lequel elle explique que, “en Biélorussie, sous le régime nazi, les juifs avaient l’interdiction de marcher sur les trottoirs” : “Représentation et transmission du génocide à travers les récits des témoins de la Shoah en Biélorussie (1941-1944), Hypothèses, 28 décembre 2021).
Pour lire l’interview dans le Comptoir : ici.
Pour feuilleter Trottoirs ! : ici.
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