La ville low-cost
La ville low-cost : c’était le stimulant sujet proposé par l’Association des Anciens du Cycle d’Urbanisme pour sa soirée du 10 avril. Nous y sommes intervenus aux côtés de Cécile Duflot, Gilles Bouvelot, et Pascal Bonnifet, sous la houlette de Morgan Poulizac.
Nous avons d’abord fait le constat que beaucoup de projets urbains étaient beaux… mais infaisables, et qu’il fallait favoriser une approche intégrée de l’écriture urbaine et du montage économique et opérationnel (cf. ici et ici) – a fortiori dans un contexte de réduction des subventions publiques qui, un intervenant l’a rappelé, représenteraient aujourd’hui environ 30% du financement des grandes opérations d’aménagement.
Nous avons ensuite repris le constat fait par David Mangin (lors d’une interview dans le Monde le 15/12/2008), selon lequel “la notion d’espace public libre et gratuit est de plus en plus menacée”. Mais comment éviter de basculer d’un modèle où la ville était largement financée par l’impôt et la plus-value – et de fait “gratuite” pour ses usagers -, à une ville justement low-cost, avec une offre de services réduite à l’essentiel, et des services annexes contre supplément de prix ? Notre proposition : prendre acte du bouleversement des modèles économiques sous l’effet de la révolution numérique, et chercher à les hybrider avec les anciens modèles économiques de la production urbaine (cf. ici et ici).
Mais cette soirée, très réussie, a surtout été l’occasion de rendre un hommage mérité et émouvant à Michel Micheau, à l’occasion de son départ à la retraite. Comme l’a souligné un des anciens, les “cyclistes” ne disent pas “j’ai fait le cycle d’urbanisme de Sciences Po”, mais “j’ai fait le cycle de Micheau”, voire “j’ai fait Micheau”. Et de rajouter : en vérité, c’est surtout Micheau qui nous a faits ! Et les 400 anciens présents d’entonner tous ensemble, sur l’air d’Hugues Aufray :
“Salut, monsieur le Directeur.
On ne vous oubliera jamais
Et tout au fond de notre coeur
Ces mots sont écrits à la craie.
Nous vous offrons ces quelques fleurs
Pour dire combien on vous aimait”.