La gestion de la bordure de trottoir à Montréal

L’Agence de Mobilité Durable de Montréal vient de publier son “Plan stratégique 2021-2030“.  On le signale ici car il nous paraît porter trois visions essentielles ou convictions (qu’on espère avoir un peu contribué à faire émerger – via le séminaire “pas de côté” que nous avons réalisé dans le cadre de la mission conduite par 15marches pour l’Agence).

1ère vision : une place de stationnement ne sert pas qu’à garer une voiture, mais constitue une portion de l’espace public (d’environ 10 mètres carrés), lequel devient de plus en rare et dont l’allocation devient donc de plus en plus stratégique.

Extrait du glossaire :

“Bordure”

La bordure constitue la zone d’interface essentielle aux déplacements, en incluant les portions du trottoir et de la chaussée qui permettent l’accès aux activités. Cette zone comprend les espaces, les aménagements, dont le verdissement, et le mobilier incluant le stationnement, les panonceaux et les bornes de paiement; les débarcadères; les zones de livraisons et les arrêts d’autobus ou encore les supports à vélos et les bornes d’ancrage. Cet espace public peut également être utilisé à des fins commerciales ou de loisir. Les deux côtés de la bordure sont donc intrinsèquement liés l’un à l’autre.”

“Espace public”

L’espace public représente l’ensemble des lieux de passage et de rassemblement qui sont à l’usage de tous. Dans le cadre de la réalisation de sa mission, l’Agence entend par espace public celui de la rue se trouvant entre deux limites privées, souvent entre deux façades.

“La demande est de plus en plus élevée pour l’utilisation de la bordure en raison de l’apparition de services tels que l’autopartage, les nouveaux services de mobilité active et la livraison à domicile, auxquels s’ajouteront, dans les années à venir, les véhicules autonomes. Ces usages se greffent à l’utilisation traditionnelle de l’espace sur rue, dont fait partie le stationnement.

Tous les équipements et le mobilier nécessaires à ces usages sont généralement installés dans la portion du trottoir adjacente à la bordure. La Ville souhaite revoir le partage de cet espace afin d’accueillir, par exemple, des terrasses, de favoriser la mobilité douce ou d’y planter des arbres.

Au cours des prochaines années, la gestion de la bordure posera un défi important, mais elle sera un levier majeur de l’amélioration de la qualité de vie et de la vitalité économique”.

En bas à droite de la page ci-dessus, on notera notamment la volonté de l’Agence de “contribuer à la définition d’une valeur de l’espace public de la rue” :

Contribuer à la définition d’une valeur de l’espace public de la rueUne grande portion de l’espace public est présentement dédiée au stationnement. D’une part, ces espaces engendrent des coûts importants, entre autres pour leur entretien et leur surveillance, mais également des bénéfices, notamment économiques là où ils permettent l’accès à des commerces. Le résultat n’est pas toujours positif.D’autre part, la requalification de ces espaces génère également des coûts et des avantages, notamment environnementaux ou de santé publique. Ultimement, le choix d’une utilisation devrait se fonder sur une connaissance approfondie des tenants et aboutissants de chacune des options afin d’éviter d’accorder, sans le savoir, une subvention indirecte à un usage. Cette connaissance fine de la part de l’Agence servira à formuler des recommandations optimales à l’égard de l’utilisation de la rue.

 

2ème vision : le stationnement est une des composantes plus large de l’écosystème de la mobilité – mais aussi de l’écosystème des opérateurs de la rue.

3ème vision : la tarification du stationnement renvoie plus largement à la maîtrise de la “brique paiement”, laquelle devient de plus en plus importante dans l’agrégation de bouquets de services urbains.

Ce qui souligne l’importance de s’intéresser à cette brique paiement.