La fabrique du projet urbain sous contrainte financière
Au moment même où la Banque Postale s’alarmait, dans sa note de conjoncture annuelle (téléchargeable ici), de la forte baisse des investissements des collectivités locales, nous étions invités à intervenir aux Rencontres nationales des urbanistes, organisées à Toulouse par le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT), sur le thème : “la fabrique du projet urbain sous contrainte financière“.
Nous avons structuré notre intervention autour des trois leviers suivants :
Premier levier : faire les projets moins chers, en articulant l’écriture urbaine du projet avec sa conduite économique et opérationnelle, notamment autour de 4 enjeux : la souplesse foncière©, le déjà-là©, le dégroupage©, et le rendement de plan urbain© (voir notre précédent billet ici et le site www.mikado-urbain.com).
Deuxième levier : le partenariat avec les acteurs privés. Celui-ci peut permettre de débudgétiser certaines dépenses traditionnellement portées par le public, mais ne se révèle véritablement intéressant que s’il permet de dégager une économie du projet (1+1 = 3 !), en permettant notamment de mutualiser un certain d’équipements (parkings, réseau de chaleur, etc), et en permettant de mieux prendre en compte les attentes des utilisateurs. Sa mise en oeuvre est par ailleurs complexe, et nous avons ainsi zoomé sur quelques points clefs et insisté sur les recompositions plus profondes du rôle des acteurs publics et privés (plus de détail ici)
Enfin, troisième levier : les nouveaux modèles économiques urbains : la ville devient « intelligente », c’est-à-dire qu’elle est saisie par la révolution numérique, laquelle est une puissante force de renouvellement des modèles économiques des secteurs auxquels elle s’est attaquée. Il est alors tentant de se demander s’il ne faudrait pas chercher à hybrider les modèles de la nouvelle économie avec ceux de la traditionnelle économie urbaine, de manière à pouvoir permettre le financement de la production urbaine (voir ici).
Ainsi, la contrainte financière doit être vue aussi comme une chance, et un aiguillon pour favoriser la créativité dans le montage et la conduite des projets urbains.
Ci-dessous l’éditorial d’Urbapress du 29 octobre 2014.
Voir aussi le billet sur les montages immobiliers innovants, ici.