“J’ai acheté dans les Docks… et maintenant ?”
Le numéro 2 de la Revue Foncière vient de sortir.
On y lira un très riche article d’Eric Charmes sur ce qui apparaît désormais comme une nouvelle frontière de l’urbanisme : la densification des quartiers pavillonnaires. Il y montre notamment comment “la focalisation de la démarche Bimby sur la densification résidentielle a pourtant ses limites car elle néglige les infrastructures, les équipements, les services, les commerces, bref, tout ce qui, avec la densité, constitue la centralité”.
On lira également de très intéressants éclairages d’Arnaud Bouteille sur les règles d’urbanisme, et de Philippe Texier sur l’expropriation des copropriétés dégradées.
Mais l’article qui retient le plus notre attention est celui qui porte sur l’opération des Docks Saint-Ouen. Il est en effet écrit par Lucie Mazarin, qui – le cas est assez rare – est à la fois urbaniste et future habitante dans le quartier. Cette double posture lui permet de revenir de manière très fine sur la mise en oeuvre de l’opération.
Extrait :
“Afin que la charte promoteurs, en permettant la commercialisation de logements neufs à des prix modérés par rapport aux opérations comparables, ne risque pas d’inciter des investisseurs à y acheter des logements pour les revendre à des prix supérieurs quelques années après, avec une plus-value, la mairie a aussi encadré les prix de revente. Pour “éviter toute velléité spéculative d’aubaine”, j’ai dû signer une convention, dite “Pacte de préférence ville de Saint-Ouen”, qui m’engage à ne pas faire évoluer fortement le prix du bien au moment de la revente, durant un délai de 9 ans à compter de la signature de la première vente du logement ; délai durant lequel toutes les ventes peuvent, sinon, faire l’objet d’une préemption par la ville. Cependant, des acteurs impliqués dans l’aménagement et des notaires ont souvent affirmé que cette convention est contestable, sans fondement légal : elle visait plutôt, lors de la commercialisation des biens de la première tranche, à décourager les acquisitions par des candidats spéculateurs”.
A lire dès maintenant… et à relire dans cinq ou dix ans quand notre auteur-acquéreur aura déjà vécu quelques années sur place.
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Cliquer ici pour lire l’interview d’Isabelle Vallentin, directrice de Sequano (l’aménageur de l’opération des Docks), dans la revue Etudes Foncières, Septembre-octobre 2013.