Isodistance et paréidolie
Chacun ses TOC ! Depuis quelques jours, notre principal plaisir confiné est de calculer des isodistances de 1 kilomètre (correspondant au périmètre à l’intérieur duquel on a le droit, pour le moment, de pratiquer des activités sportives) sur le fantastique site Géoportail. Comme l’isodistance tient compte des routes et des chemins que l’on emprunte pour parcourir ledit kilomètre, les personnes confinées à la campagne ont souvent des isodistances moins “rondes” et plus amusantes que les confinés citadins !
Aujourd’hui, on est tombé sur une bien jolie isodistance :
Elle est encore plus belle sur le fond de plan de la Carte de Cassini :
Si on la retourne, il nous semble qu’on devine un gentleman cambrioleur avec une grande cape qui cache son butin.
On pense au réjouissant travail de #Thingsmap du géographe et infographiste Jules Grandin : “Le commun des mortels a l’habitude de déceler des formes connues en regardant les nuages. Mais si nous avons pour habitude d’y voir des silhouettes, des animaux ou des visages, Jules Grandin, géographe et infographiste, y voit davantage des cartes de régions, de pays et de continents — déformation professionnelle oblige.”
La paréidolie est l’art de voir des visages partout, et pas que dans les nuages :
Une paréidolie (aussi écrit pareidolie, du grec ancien para-, « à côté de », et eidôlon, diminutif d’eidos, « apparence, forme ») est une sorte d’illusion d’optique qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable, souvent une forme humaine ou animale. C’est cette étonnante capacité du cerveau humain à « donner du sens » là où il n’y en a pas réellement, et dont les mécanismes cognitifs sont encore mal connus.
Plus généralement, la pariedolie permet de saisir que toute perception est construction : c’est le sujet qui donne du sens à des stimulis perceptifs. Les exemples dans la vie courante sont légions : formes familières dans les nuages et dans diverses taches et objets. Il arrive ainsi que des personnes observent dans leur environnement des formes qui leur paraissent signifiantes. Ce phénomène est fréquent dans les photographies.
L’exemple le plus célèbre est probablement le « visage de Mars », illusion d’optique dûe à la succession particulière, de zones d’ombres et de lumière. La paréidolie se trouve également utilisée dans le cadre clinique à travers le célèbre test de Rorschach. Le sujet donnera sens à des tâches d’encres qui lui sont présentées en fonction de ses propres représentations mentales, donnant ainsi un aperçu de certaines de ses dynamiques psychiques.
Le phénomène de paréidolie s’avère parfois très troublant pour certaines personnes, qui peuvent par exemple le considérer comme le signe d’un défunt. Quelle que soit au final l’explication de ce phénomène, il est donc souvent important de tenter d’en saisir le sens pour la personne, au-delà de son caractère étrange.
(source : Grapheine)
La suite est à lire sur le site Grapheine qui cite également, dans le même esprit, les travaux du studio Berlinois Onformative qui s”est amusé “à concevoir un programme pour repérer dans google earth les visages vus du ciel : ce “robot” spécialisé en paréidolie survol la terre de long en large, suivant les différents niveaux de zoom disponibles, à la recherche de visages cachés”.
NB : pour le plaisir, un extrait breton de la Carte de Cassini :