“Il n’est plus de chemin privé si l’histoire un jour y chemine”
Cette citation d’Aragon ouvre le catalogue d’une émouvante exposition organisée par le Château de Malmaison sur l’Hôtel de la rue Chantereine (devenue en 1797 la rue de la Victoire). “C’est l’histoire d’une « petite maison », construite au coeur du nouveau quartier de la Chaussée d’Antin à la fin du XVIIIe siècle, nichée au milieu d’un charmant jardin. Elle abrite les amours de la danseuse de l’Opéra, Julie Careau et du tragédien Talma, puis celles de Napoléon et de Joséphine qui y vivent, au cours des quatre premières années de leur mariage (1796-1799). Tandis que Joséphine s’attache à meubler sa maison dans la dernière élégance, le général, à son retour de la campagne d’Egypte, prépare le coup d’Etat du 18 brumaire (1799)”.
C’est aussi l’histoire d’une maison disparue, qui connaît bien des déboires avant sa démolition en 1857, au moment du percement de la rue de Châteaudun sous… Napoléon III. “Ce destin malheureux, l’hôtel Bonaparte l’a partagé avec des milliers d’immeubles, de maisons, de monuments, profanes ou sacrés, insignifiants ou non. Il fallait, coûte que coûte, adapter la capitale à la civilisation moderne”.
Qui sait qu’aujourd’hui, en circulant rue de Châteaudun, à la hauteur du 49-51, on passe sur la salle à manger de Napoléon et de Joséphine ?
Source : exposition et catalogue – “Joséphine et Napoléon – L’Hôtel de la rue de la Victoire” – Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau – 15 octobre 2013 – 6 janvier 2014