ibicity : un rapide bilan de l’année 2022
Dans le fil du « Carnet d’économie urbaine » qui mettait en perspective l’activité d’ibicity sur 2021, et du billet sur le bilan de l’année 2020, on trouvera ci-après un récapitulatif rapide de l’année écoulée, avec une liste de nos principales missions et publications ou interventions. Un rapide bilan donc, non exhaustif… dont on excuse par avance le caractère un peu “ibicity-centré” (comme on dit “collectivité-centré” ou “usager-centré”).
#Opérations d’aménagement et évolutions stratégiques des aménageurs
En 2022, ibicity a poursuivi ses missions dans le domaine de l’aménagement. D’une part, avec des missions opérationnelles et stratégiques.
Depuis septembre 2022, elle travaille sur l’assistance au montage juridique et financier de l’aménagement du secteur Porte Saint-Germain / Berges de Seine, à Argenteuil. Ce site, situé à proximité immédiate de la Seine et d’une superficie d’environ 75 hectares, fait l’objet d’un projet urbain complexe qui vise à requestionner les modes de fabrique de la Ville en s’appuyant autant sur l’intervention publique que l’urbanisme dit négocié. Ibicity intervient pour le compte de l’EPT Boucle Nord de Seine aux côtés de Ginkgo Avocats et Une fabrique de la Ville.
En décembre, ibicity a démarré l’audit financier et juridique d’une ZAC en Ile-de-France (qui développe un programme de 350.000 mètres carrés SDP sur une soixantaine d’hectares) pour le compte de Grand Paris Aménagement.
Plus “stratégique” est la mission pour Epa Marne EPA France. Depuis juillet 2022, ibicity intervient sur la réalisation de son plan stratégique et marketing 2023-2024. Dans le prolongement du « Plan Stratégique Opérationnel (PSO) post-ville nouvelle » des deux EPA élaboré en 2019. il s’agit de construire et décliner opérationnellement le positionnement de l’EPA vis-à-vis de ses segments de clients / partenaires : collectivités locales, promoteurs et bailleurs, entreprises et, désormais, habitants.
Elle poursuit par ailleurs sa mission avec D&A sur l’évolution du développement urbain du Grand Orly, et a renouvelé son marché d’appui au Réseau National des Aménageurs, avec la SCET.
D’autre part, avec des missions de recherche-action :
Début 2022, ibicity a remis à la direction de l’EPFIF le rapport de recherche qu’elle a réalisé sur le rôle de l’Etablissement public foncier comme créateur de valeur.
Depuis juin 2022, elle réalise pour le compte d’IDHEAL (Institut des Hautes Etudes pour l’Action dans le Logement) une recherche sur les péréquations dans l’aménagement, intitulée : “Jusqu’où l’acquéreur de logement finance-t-il ses voisins, son quartier et la planète ?”. Le but de la recherche est de dévoiler les péréquations dans les opérations d’aménagement, en cherchant à décomposer dans le prix du logement neuf payé par l’acquéreur ce qui sert à financer la mixité sociale (les voisins), la mixité programmatique et les espaces et équipements publics (le quartier), et le recyclage urbain (la « planète »… !). Résultats au deuxième trimestre.
Parmi les publications/interventions 2022 en lien avec l’aménagement, citons :
Une tribune à la demande d’Oppidea/Europalia sur l’évolution des aménageurs. Nous avons proposé : l’aménageur comme opérateur de la transition écologique
Une vidéo sur les évolutions stratégiques des aménageurs pour le Club Ville et Aménagement
Le chapitre « Investisseurs en aménagement, ressorts d’une émergence”, dans l’ouvrage « Le financement de l’aménagement »
L’article : « Faut-il croire les bilans d’aménagement ? ».
Le Serious Game sur les bilans d’aménagement réalisé par ibicity avec l’agence Traitclair pour la SEMAPA dans le cadre de la présentation du projet Bercy Charenton devant un Comité Citoyen a reçu en 2022 un prix d’innovation (Territoria d’Or).
#Immobilier et logement
A l’aval des aménageurs dans la chaîne de valeur de l’immobilier, on trouve notamment les promoteurs. Mais y aura-t-il encore des promoteurs demain ? Ibicity est intervenue dans le cycle de formation d’IDHEAL (Institut des Hautes Etudes pour l’Action dans le Logement) pour répondre à la question : qui disruptera le logement ?
A l’invitation de l’IEIF (Institut d’Epargne Immobilière et Foncière) dans le cadre du numéro 100 de la revue Réflexions Immobilières, elle explique pourquoi le rez-de-ville devient la nouvelle frontière de l’immobilier. Avec là aussi cette question : quelle évolution du métier des promoteurs ?
#Espaces publics et trottoirs
Les trottoirs sont l’actif avec le plus de valeur de la ville. A ce titre, ibicity a été invitée par Emmanuel Grégoire, premier adjoint à l’urbanisme de la ville de Paris, à débattre sur la complexité des espaces publics au 21è siècle avec également Dominique Alba, directrice de l’APUR et Rami Fischler, designer. Le débat était animé par Pierre Ducret, directeur de l’Institut Palladio, qui organisait son cycle annuel sur la thématique de l’espace public. Celui-ci comportait une séance sur le financement de l’espace public, dans le cadre d’une intervention conjointe avec Jean-François Danon.
Alors que l’ampleur de l’exode urbain est questionnée (voir étude co-réalisée par Oggi), les trottoirs sont aussi un élément clef de la qualité des villes : démonstration dans le numéro consacré à la qualité de ville publié par Constructif : le trottoir, entre-deux de l’urbanité. Entre-deux entre public et privé, le trottoir est un commun urbain, ce qui a valu au trottoir les honneurs d’une double page dans La Croix (« A qui appartient vraiment le trottoir ? ») dans le cadre d’une série sur les biens communs.
Avoir aussi : la vidéo de notre échange avec Céline Crestin, directrice de la stratégie de Paris La Défense sur : Financer la rue commune de demain, dans le cadre du projet Rue Commune, porté par l’agence Richez et associés, Léonard (plateforme prospective de Vinci) et l’Agence Franck Boutté (lauréat du Grand Prix de l’Urbanisme de cette année).
#Logistique urbaine
Du trottoir à la logistique urbaine, il n’y qu’un pas (de livreur). En janvier 2022, ibicity a ainsi présenté les résultats de sa mission d’interpellation sur la logistique urbaine à l’adjoint de la Métropole de Lyon en charge du sujet – en lien avec la Direction de la prospective du Grand Lyon. L’interview du DG de la foncière d’immobilier logistique Sogaris, publiée sur Millénaire 3, le site de prospective du Grand Lyon, suscite plein de pistes de réflexions.
#Transitions écologique et numérique
En septembre 2022, “sobriété” était le maître-mot de la rentrée. A pic pour la sortie du rapport sur les modèles économiques urbains des services urbains au défi de la sobriété, nouvelle publication du trio ibicty – Espelia – Partie Prenante, qui tente de décrypter les nouveaux modèles économiques urbains… depuis 2015 désormais (grâce notamment au financement de l’Ademe, de la Banque des territoires et du PUCA). L’idée clef du rapport est la suivante : si la baisse des quantités consommées apparaît à la fois nécessaire et inéluctable, il faut bien prendre conscience qu’il s’agit d’un changement de paradigme majeur dans le fonctionnement de nos infrastructures collectives, leur financement et leur dimensionnement. Alors que les grands réseaux urbains et leurs modèles économiques se sont implicitement construits sur l’hypothèse d’une croissance continue de la demande, la sobriété provoque un retournement de situation qui doit être anticipé pour être mieux accompagné, tant au niveau local que national. Il importe aussi de ne pas aborder les sobriétés de manière sectorielle (la sobriété foncière d’un côté, la sobriété énergétique de l’autre, etc) mais de manière articulée.
La transition écologique s’accompagne de la transition numérique. En mars, ibicity a évoqué le rôle des plateformes numériques, sur France Culture dans le cadre de l’émission « Entendez-vous l’éco ? », avec Tiphaine de Rocquigny et Antoine Courmont, responsable de la chaire Ville et numérique à Sciences Po (« Les géants du numérique dans la cité »). Les deux transitions ont été par ailleurs été évoquées lors d’un débat croisé avec Pierre-André de Chalendar, Président de Saint-Gobain (vidéo diffusée début 2022) à l’occasion de la parution de son livre sur le défi urbain.
Ces transformations de la fabrique urbaine et leurs impacts ont aussi été abordés devant les administrateurs de la MACIF (premier client assureur d’ibicity !) et, dans un autre cadre, devant des responsables de collectivités à la demande de la Métropole du Grand Paris. ibicity est par ailleurs intervenue pour fournir un éclairage stratégique dans le cadre de plusieurs CODIR.
#Prospective urbaine
Particulièrement stimulante a été la reprise de la conception et l’animation du séminaire « Futurs de villes » pour Futuribles (qui édite par ailleurs une revue du même nom dont ibicity a rejoint le comité de rédaction en décembre). Prévu pour se dérouler annuellement, les demandes d’inscription ont conduit à passer le rythme à 2 séminaires par an. Chaque séminaire se déroule sur 2 jours, avec 7 intervenants. Pour mettre un peu de piment, on a décidé de garder la même structure de séminaire, mais d’inviter à chaque fois de nouveaux intervenants. Sont ainsi intervenus : sur la transition écologique Lucile Schmid et Florian Dupont, sur la transition numérique Antoine Courmont et Dominique Boullier, sur la transition des modes de vie Jean-Laurent Cassely (“La France sous nos yeux“) et Fabienne Gomant, sur la géographie comme permanence (Vierzon restera-t-elle Vierzon ?) Xavier Desjardins et Mathieu Lucas, sur les nouveaux acteurs de la ville Marion Apaire et Meka Brunel, sur les rues de demain Cécile Diguet et Virginie Vial, et enfin sur les villes d’ailleurs comme pas de côté Armelle Choplin (“Matière grise de l’urbain“) et Charlotte Ruggeri (“Atlas des villes mondiales“). Merci à eux. Une restitution du premier séminaire a été faite sous la forme d’une vidéo de 18 minutes, mais le format ne rendant pas justice à la qualité des intervenants, les prochaines restitutions se feront par écrit. Le prochain séminaire aura lieu début juin 2023, avec les mêmes thématiques et, à nouveau, de nouveaux intervenants.
2022 a par ailleurs été l’occasion de faire un peu de prospective financière avec la publication d’une note (+ un webinaire) pour l’APUR sur la structure financière d’une ville à horizon 20 ans. Et dans le cadre d’une intervention dans le cycle Mobilités de l’IHEDATE sur le thème : “Tarification sociale versus gratuité : qu’est-ce qui est juste ?”.
#(Inter)national
Pas de mission à l’international cette année, mais une passionnante « learning expedition » à Helsinki, organisée par la Fabrique de la Cité et Léonard. Et aussi des interventions lors de tables-rondes « en distanciel » avec « San Francisco » sur la fabrique urbaine, et avec « l’Asie » (séminaire sur le thème “Datafication and digitalization in European cities”, organisé par Raphaël Languillon pour la Maison Franco-Japonaise). Cette dernière intervention était l’occasion de présenter l’article “The new value of curbs, under the effect of the digital transition” à paraître très prochainement dans la revue de recherche urbaine Articulo. Une triple première, puisque c’est notre premier papier académique (avec “relecture à l’aveugle” !), le premier aussi en anglais et aussi le premier co-écrit avec un étudiant de UCLA (Los Angeles) / Sciences Po, en l’occurence Nathan Benamouzig.
Val-de-Reuil n’est évidemment pas à l’étranger, elle est pile à 100 km de Paris (d’où le choix de sa localisation par Paul Delouvrier pour y réaliser la plus récente des villes nouvelles), mais, organisée par la Fondation Palladio, la visite de la ville par son maire était aussi instructive qu’une Learning expedition internationale. Ou comment une ville prévue pour accueillir 150.000 habitants et qui n’en accueille que dix fois moins doit repenser le dimensionnement de ses infrastructures, et reconstruire son attractivité, quand l’image de la ville éclipse sa réalité. Le festival Heureuses coïncidences à Lezigno était aussi un heureux moment, tout comme la deuxième Université de la ville de demain.
#Enseignement
Les années se suivent, mais les étudiants changent ! Il reste encore à corriger les copies du contrôle final, qui comprenait pour la première fois la question suivante :
Au passage, reconnaissez-vous le centre commercial (“Les 3 fontaines”) qui figure sur cette carte Google Maps de Cergy Pontoise ? Réponse en bas du billet !
La publication début 2022 de notre article Dépasser la ville néolibérale dans Métropolitiques a été l’occasion de revenir sur les enjeux de donner à voir (on en reparlera dans notre billet de nouvelle année) la pluralité des acteurs qui la fabriquent, laquelle est liée à la fois aux caractéristiques propres de chacun (un fonds d’infrastructure, une plateforme biface, et une entreprise de l’Economie Sociale et Solidaire sont par exemple trois acteurs privés qui ont peu de choses en commun) et à la diversité de leur mode d’interaction avec les acteurs publics locaux…. C’est un des objectifs de notre cours à l’Ecole Urbaine de Sciences Po sur les acteurs privés de la ville.
Le hasard faisant bien les choses, c’est aussi à Cergy Pontoise, plus précisément avec les étudiants de la Chaire d’Economie Urbaine de l’Essec qu’Urban Land Institute (dont ibicity est membre du Steering Comitee) a testé son jeu pédagogique “Urban Plan” – toujours très stimulant de faire partie du jury. On en reparlera en 2023 !
En 2022, ibicity a créé sur son site internet “ibi club” qui donne la possibilité de visionner, gratuitement, certaines de nos vidéos-capsules de cours. Il suffit de nous en demander l’accès par mail à ibicity@ibicity.fr !
Pour tout cela, un grand merci à nos clients, financeurs, partenaires, étudiants, complices, etc ! Un très grand merci aussi au Sens de la Ville pour nous avoir proposé de rejoindre leurs bureaux à Césure, l’ancien campus de Sorbonne-Nouvelle Censier qui devient pendant deux ans un tiers-lieu porté par Plateau Urbain.
Réponse à la question sur la carte Google Maps de Cergy-Pontoise : il s’agit du Centre commercial décrit par Annie Ernaux (dont le choix comme lauréate du Prix Nobel de littérature a été annoncé le 6 octobre 2022) dans “Regarde les lumières la ville mon amour” !
Plus de références de missions : ici.