“Futurs de villes” – retour sur l’édition de janvier 2025
Les 23 et 24 janvier derniers se tenait la formation “Futurs de villes” conçue et animée par ibicity pour Futuribles. Intervenaient pour cette sixième édition (on renouvelle à chaque fois les intervenants) : Christian Piel (Urbanwater), Ilaria Casillo (CNDP), Simon Laisney (Plateau Urbain), Eric Charmes (ENTPE), Catherine Sabbah (Idheal), Jonathan Sebbanne (Sogaris), Martine Drozdz (Maison d’Oxford).
Un grand merci à eux pour leurs interventions passionnantes ! Comme pour la session précédente, on indique ici pour chaque intervention deux slides et une idée qu’on a trouvé marquante. Si on ne devait retenir qu’un point commun à toutes les interventions : l’énergie des intervenants et leur envie de comprendre pour agir !
Première intervention : Christian Piel, fondateur d’Urbanwater : « Le futur de l’eau dictera-t-il le futur des villes ? »
Une idée marquante : Il suffirait d’écrire dans le PLU que « les eaux doivent circuler gravitairement et à ciel ouvert », rien que cela changerait tout !
Deuxième intervention : Ilaria Casillo, vice-présidente de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) : « Pourra-t-on encore faire des projets urbains dans une société de plus en plus conflictuelle ? »
Une idée marquante : On accueille toute parole, savante, experte, compétente, profane, de la même manière, peu importe le statut des personnes. Ce qui est important, c’est le principe d’argumentation. Les comptes-rendus rédigés par la CNDP donnent à voir les arguments, pas le locuteur. Avant même le “problem solving”, l’enjeu est d’abord le « problem setting » (repenser le problème ensemble).

@Casillo

@Casillo
Troisième intervention : Simon Laisney, fondateur et président du directoire de Plateau urbain : « L’immobilier solidaire et l’urbanisme transitoire vont-ils réinventer la ville ? »
Une idée marquante : A l’origine de l’urbanisme transitoire (ou “temporaire” ou “précaire”), il y a eu toute une génération d’urbanistes, qui était assez jeune à l’époque, qui avait envie d’agir pour la ville. Et qui, aussi d’une manière assez opportuniste, s’est dit : allons travailler dans les marges, allons travailler dans ces endroits où c’est facile de récupérer des bâtiments, où on ne va pas avoir de pression immobilière, pour pouvoir expérimenter la ville mixte qu’on nous avait vendue pendant nos études et qu’on voyait de moins en moins présente dans nos villes.
@Laisney
Quatrième intervention : Eric Charmes, directeur de recherches à l’ENTPE : « L’avenir des villes est-il dans le périurbain ? »
Une idée marquante : La maison individuelle, qui est la cible de toutes les critiques, devient le lieu d’une solution pour l’avenir des villes, que ce soit pour l’alimentation ou la densification.
@Charmes

@Charmes
Cinquième intervention : Catherine Sabbah, directrice d’IDHEAL : « Portrait-robot du logement en 2100 »
Une idée marquante : Le nombre de ménages constitués d’une seule personne connaît une très forte progression, ce qui pose beaucoup de questions sur la taille des logements et la manière de les habiter. Egalement, il y a tout une génération de baby-boomers qui va disparaître, assez brutalement parce qu’elle est nombreuse. Que vont devenir leurs maisons, qui ne sont pas forcément de bonne qualité ni situées dans les territoires les plus attractifs ?
©Sabbah
©Sabbah
Sixième intervention : Jonathan Sebbanne, DG de Sogaris : « Les rues de demain au défi de la logistique urbaine »
Une idée marquante : Les actifs logistiques stratégiques qui ceinturent les villes, notamment les grandes villes en France, sont de plus en plus détenus par des investisseurs étrangers… alors même que leur valeur est directement liée à l’aménagement du territoire et à la qualité des infrastructures, et qu’ils jouent un rôle absolument essentiel dans l’approvisionnement, la distribution et même le modelage des villes pour aujourd’hui et pour demain.

©Sogaris

©Sogaris
Septième intervention : Martine Drozdz, CNRS-Maison française d’Oxford, « Les imaginaires urbains et le futur des villes vus d’ailleurs »
Une idée marquante : la Biennale d’architecture de Venise de 2023 donnait à voir plusieurs visions du futur urbain : « le futur de l’architecture est de revenir au contexte » (pavillon autrichien) ; « le futur de l’architecture est de ne plus construire » (pavillon allemand) ; « Il n’y a plus de contexte » (pavillon hollandais).

@Drozdz

@Drozdz
La prochaine session aura lieu les 2 et 3 octobre prochains. Pour découvrir les sessions précédentes, cliquer sur ce lien.