Complexité des espaces publics [replay], “rue commune” [replay] et chien-livreur
Lundi 30 mai dernier, se tenait à l’Hôtel de Ville de Paris le second Débat public du cycle 2022 de l’Institut Palladio sur le thème : “Comment gérer la complexité des espaces publics au XXIème siècle ? Le cas parisien”.
Animé par Pierre Ducret, directeur de l’Institut Palladio, le débat a été introduit par Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris en charge de l’urbanisme, et mis en discussion par, dans l’ordre des interventions, Ramy Fischler, designer, ibicity, et Dominique Alba, directrice générale de l’APUR.
Le replay du débat (1H34) est disponible en ligne : ici.
(intervention ibicity à partir de la 26ème minute)
En attendant de la visionner, on peut lire la recension qu’en a faite le Journal du Grand Paris sur son site : “L’espace public parisien, jamais autant critiqué, jamais autant pris en compte“. Extrait :
“Dans la capitale des paradoxes, la violence des attaques contre la dégradation supposée de Paris, son esthétisme de ZAD (*) ou de déchetterie, relayées à grand renfort d’images chocs sur les réseaux sociaux sous le hashtag #saccageParis, n’a d’égal que l’intérêt que porte la municipalité à l’espace public, à sa transformation, certes, mais aussi à la préservation de son héritage.
Jamais, en effet, on avait autant parlé de Davioud, Alphand, Guimard, Wallace ou Hénard que depuis qu’Emmanuel Grégoire est en charge de l’urbanisme et de l’architecture. « Comment gérer la complexité de l’espace public au XXIe siècle », la conférence de l’Institut Palladio, lundi 30 mai dans les salons de l’hôtel de ville, a donné l’occasion à l’élu de montrer à quel point la Ville prend le sujet au sérieux. Et pour cause. Le premier adjoint d’Anne Hidalgo a indiqué qu’après celle d’Haussmann, transfigurant Paris, puis celle survenue dans la deuxième moitié du XXe siècle, adaptant la ville au règne de l’automobile, les changements en cours, liés aux révolutions des mobilités et à l’urgence climatique, constituaient une troisième phase de mutation historique de la cité.
(…)
Isabelle Baraud-Serfaty, fondatrice d’Ibicity, a décrit les multiples usages du trottoir, que disputent désormais aux piétons les opérateurs de micro-mobilités, les cafetiers ou les livreurs du e-commerce. L’économiste s’est interrogée sur la gratuité dont bénéficient certains de ces derniers, qui utilisent des placettes comme plateformes de déchargement de leurs marchandises. « Les 10 m2 que représente une place de parking égalent les 10 m2 que la taille des logements parisiens a perdue en moyenne au cours des dernières décennies », a-t-elle résumé, décrivant également les changements de conception de l’espace public qu’a provoqués la pandémie et plaçant le sujet dans la perspective de la plurifonctionnalité de la ville du quart d’heure.
Pour Isabelle Baraud-Serfaty, le trottoir est devenu l’actif qui a le plus de valeur dans la ville. Elle s’est également interrogée sur la place des rez-de-chaussée, demandant s’il faut considérer plutôt qu’ils appartiennent à l’espace public ou à l’immeuble dont ils sont le sous-bassement, évoquant l’essor des dark stores et du quick commerce, dernière révolution des usages en date. « Avoir accès à l’espace public, c’est avoir accès à l’information sur l’espace public », a également indiqué la consultante, décrivant l’emprise des majors du numérique, qui pose là aussi une série de questions sur les modèles de tarification de l’espace public.
(suite à lire ici).
A visionner également, le replay de la stimulante conférence organisée le lendemain par Léonard, l’Ademe, Richez et Associés et Franck Boutté Consultants dans le cadre de leurs travaux sur “la rue commune“.
Cette présentation nous a permis notamment de découvrir la publication de John Pritchard (ITF – OECD), “Streets that fit – Re-allocating Space for Better Cities“, dans laquelle il propose une nouvelle métrique de l’usage de la rue. (voir aussi les travaux sur le “curb management” : ici et là).
Ci-dessous, on indique quelques uns de nos travaux sur l’espace public, notamment :
– la première conviction/intuition de notre Carnet illustré d’économie urbaine
– notre étude sur “La valeur du trottoir” dans le cadre du chantier “Rues de demain” piloté par la Direction de la prospective du Grand Lyon (où on aborde notamment la question du “curb management”))
– notre article “Gouverner le trottoir” dans la Revue Esprit
– notre billet : “Une logistique de plus en plus urbaine”
– notre billet : “La privatisation des trottoirs en BD”
– notre chapitre “Le trottoir, ou l’esthétique ordinaire de la ville” dans le livre La Beauté d’une ville (Pavillon de l’Arsenal)
– notre capsule vidéo “21 minutes sur le trottoir“.
A voir également nos dernières vidéos :
– sur l’aménagement à la française pour le Club Ville et Aménagement (5 minutes)
– sur les futurs de villes pour Futuribles (18 minutes)
Et aussi :
– l’interview de Renaud Le Goix sur les enclaves résidentielles (ici sur France Culture) (voir aussi nos billets en lien avec les travaux de Renaud Le Goix, notamment : “monétiser l’espace public” notre interview croisée dans les villes changent le monde, et son intervention à l’Institut Paris Région sur les rues de demain).
– le futur de la livraison de demain : les chiens livreurs ?
(Portage de friandises de la Mère de famille – Paris – 9ème arrondissement)
Ci-dessous, le post d’Emmanuel Grégoire sur Linkedin.
Les échanges sur twitter sont un peu moins amènes…