Des puces sous-peau pour remplacer les billets de métro

En Suède, les puces sous-cutanées remplacent les billets de train. Il suffit au voyageur de lever la main et au contrôleur de poser son smartphone sur la main tendue et le transmetteur NFC (Nier Field Communication) qui équipe les nouveaux téléphones, lit la puce et le billet s’affiche sur l’écran. De manière générale, les puces sous-cutanées, répandues depuis plusieurs années chez les animaux, commencent à être utilisées par les hommes. Le métro de Stockholm étudie la question.

« L’implantation, qui se fait grâce à une seringue spéciale dotée d’une grosse aiguille creuse, est presque indolore et dure à peine trois secondes. Officiellement, en Suède, seuls les professionnels certifiés ont le droit de poser un tel implant, pour un prix de 1 000 à 1 500 couronnes (environ de 110 à 160 euros). (…) Les modèles actuels, des cylindres de la taille d’un gros grain de riz, contiennent un numéro d’identification permanent ainsi qu’un espace mémoire capable de stocker près de mille caractères – une carte de visite, une adresse Web, un message… Pour charger le texte, il suffit de le taper sur un smartphone et de le transférer sur la puce grâce à une application NFC de « tag writing » (« écriture d’étiquette »).

A elle seule, une puce peut en théorie remplacer toute une panoplie d’objets : badges d’ouverture de portes, cartes d’abonnement pour le métro ou les magasins, claviers pour débloquer un ordinateur ou un téléphone, clés de voiture ou d’antivol, carte bancaire… On ne peut pas la perdre ni l’oublier, elle n’encombre ni les poches ni les sacs et permet d’accomplir une large gamme de tâches d’un même geste intuitif et naturel. Seule contrainte : le signal ne porte qu’à 2 cm, ce qui oblige à presser la main sur le lecteur. Mais cette limite est présentée comme un avantage : en l’état, les puces en vente dans le commerce ne peuvent pas être pistées à distance à l’insu du porteur.

Source : La mémoire dans la peau – Le Monde – 4 octobre 2017
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Une ville nommée Amazon

Aux Etats-Unis, la petite ville de Stonecrest, dans l’Etat de Géorgie, a proposé de se rebaptiser Amazon en échange de l’implantation par le géant de l’e-commerce de son second siège (50.000 emplois, et 5 milliards de dollars d’investissements).

Source : Le futur siège d’Amazon déclenche une véritable frénésie chez les villes américaines. Les Echos – 20 octobre 2017

 

Du « copiétonnage » ! financé par la publicité !

En France, au salon Autonomy consacré aux mobilités douces, le stand « Mon Chaperon » présente la première application de… « copiétonnage », un néologisme dérivé du covoiturage.

Le sourire s’efface rapidement, tant le sujet se révèle sérieux : 97% des cas de harcèlement se produisent quand les personnes sont seules. “J’ai créé cette application en début d’année, après l’agression d’une de mes amies dans une zone pourtant très fréquentée de Montpellier, confie Fabien Boyaval, un spécialiste du marketing. Etre accompagné permet souvent de réduire les risques d’insécurité et de parer aux problèmes de harcèlement, tant dans la rue que dans les transports en commun”.

Pour s’assurer que les “chaperons” que le site propose ne se transforment pas en loup, chacun doit présenter une pièce d’identité et donner l’ensemble de ses coordonnées. (…) Outre une mise en relation avec un accompagnateur, l’application propose d’alerter ses proches sur son parcours et d’envoyer des notifications une fois la personne arrivée à bon port. (…) Pour le grand public, le service est gratuit, car il sera financé, à terme, par de la publicité. En revanche, Mon chaperon développe une offre pour les entreprises. “Elles cherchent une solution pour faire baisser le stress lié au transport de leurs collaborateurs. En mettant en lien des collègues pour qu’ils partagent leurs trajets vers le bureau, ce stress baisse.”

Source : Le « copiétonage », contre le stress dans la rue et les transports – Le Monde – 22/10/2017

Des courses pour ses voisins contre rémunération !

Pour lutter contre la pollution atmosphérique (“En France, 32 milliards de kilomètres sont parcourus chaque année pour faire des courses”), l’application Courseur permet aux voisins de s’entraider en faisant les courses des autres, moyennant un dédommagement. L’appli met en contact des personnes vivants dans un même quartier et souhaitant se réapprovisionner au supermarché. Il y a deux utilisations possibles : être “courseur” ou se faire livrer.

Pour éviter que le courseur n’ait à faire l’avance des frais, c’est au voisin de payer ses achats via l’application. En échange de son service, le livreur reçoit 2,5 euros plus 10 % du total des achats. Soit pour un caddy de 150€, un revenu de 17,50€ payé par l’acheteur. Partenaire de Leader Price, l’application est en période de test pour deux mois dans deux magasins à Saint Memmie (51) et Viriat (01).

“C’est un service client/client qui offre une livraison abordable dans un esprit d’économie collaborative. Nous souhaitons faciliter les courses pour nos clients et ce projet rentre dans ce thème”, explique à We Demain la chaîne de supermarchés.

Pour (le fondateur), ce service “répond à des valeurs écologiques, économiques et sociales”, en permettant d’économiser du carburant d’un côté, tout en apportant un petit complément de revenu de l’autre. Si ce projet pilote fonctionne bien, d’autres supermarchés devraient rejoindre l’initiative dans les prochains mois. Reste à savoir si ce nouveau service relève vraiment du partage de frais, et donc de l’économie collaborative. Ou s’il s’agit d’une nouvelle forme de “jobbing”, tel que pratiqué par Task Rabbit ou Stuart. Deux plateformes qui embauchent des auto-entrepreneurs pour livrer des achats en ligne. Au vu des gains possibles pour les courseurs, on peut se permettre d’en douter…

Source : Et si en allant au supermarché, vous faisiez les courses pour vos voisins ? – Ninon Sopocko I Publié le 13 Octobre 2017 – Welife / We Demain

Des facteurs qui aident les collectivités locales à maintenir les personnes âgées à domicile

La Poste se dit satisfaite du démarrage de Veillez sur mes parents, sa nouvelle offre à destination de seniors et de leurs familles. L’entreprise publique propose depuis quelques mois un service de visites régulières au domicile des personnes âgées, assuré par les facteurs dans le cadre de leurs tournées, et associé à un service de téléassistance. Un compte-rendu est ensuite transmis par SMS aux familles.    Lancé nationalement mi-mai a près avoir été expérimenté plus longuement dans certaines régions , «  Veillez sur mes parents totalise aujourd’hui 2.000 contrats actifs, explique aux “Echos” Philippe Dorge, le directeur général adjoint en charge de l’activité services-courrier-colis. C’est en ligne avec nos prévisions ».

Les bénéficiaires ont majoritairement plus de 80 ans. Ces contrats viennent s’ajouter à ceux réalisés dans le cadre de Cohesio, un service du même type financé non pas par les familles, mais par des collectivités locales, afin de prolonger le maintien à domicile.  70% des souscripteurs ont choisi l’offre de base (une visite hebdomadaire), qui revient à 19,90 euros par mois. 20% ont opté pour deux visites par semaine, pour 29,90 euros mensuels. Les contrats à six visites hebdomadaires (pour un coût de 140 euros) restent pour l’instant marginaux, indique Philippe Dorge.

Cette offre a été très critiquée à son lancement par les syndicats, qui y ont vu « une marchandisation du lien social qu’entretient le facteur avec les usagers », ainsi qu’une charge de travail supplémentaire dans des tournées déjà calculées au plus juste. Mais Philippe Dorge rejette ces accusations. « Selon une étude interne menée par Ipsos sur un panel de 500 facteurs, 73% d’entre eux estiment que l’offre est adaptée aux besoins des clients, et 75% se déclarent “à l’aise” pour l’accomplir eux-mêmes », indique-t-il. Par ailleurs, « 82% estiment que cette offre renforce la proximité et la confiance accordée aux facteurs ».

Source : « La Poste satisfaite du démarrage de Veillez sur mes parents » – Les Echos – 3 octobre 2017

 

Des recharges de batterie de voiture qui rapportent de l’argent

« Renault va rémunérer les clients rechargeant leur batterie pendant les heures creuses. Les propriétaires de Renault électriques vont pouvoir gagner de l’argent en rechargeant leurs batteries au meilleur moment. Il y a quelques jours, au Salon de la mobilité électrique à Stuttgart, le constructeur français a dévoilé son application ZE Smart Charge. Développée avec la start-up Jedlix, dans laquelle Renault a pris 25 %, cette application communique avec le réseau électrique en temps réel et enclenche la recharge lorsque l’électricité est la moins chère – lors d’un creux de consommation ou d’un pic de production, par exemple. « Elle est d’une grande simplicité d’utilisation pour l’automobiliste », explique Nicolas Schottey, directeur adjoint batteries et infrastructures. « Il lui suffit de rentrer sur son smartphone son heure de départ et le nombre de kilomètres souhaités ».

Cette fonctionnalité de « smartcharging » intéresse hautement les gestionnaires de réseaux électriques, car elle permet d’éviter que les voitures soient  rechargées aux heures de pointe . « Comme ils valorisent cet avantage, nous pouvons rendre de l’argent en cash au client », poursuit Nicolas Schottey. Au Pays-Bas, où l’application sera lancée fin octobre, la somme reçue pourrait atteindre l’équivalent d’une recharge par mois. Renault prévoit de la lancer courant 2018 dans d’autres pays européens, dont la France. (…)

Filiale du producteur d’énergie verte néerlandais Eneco, Jedlix a aussi conclu des accords avec Tesla et BMW. Le constructeur californien la propose depuis février 2017 à ses clients néerlandais, qui, selon lui, ont réalisé en moyenne 15 % d’économies sur leur facture d’électricité. BMW, qui travaille avec Jedlix aux Pays-Bas, a également développé son propre système, qu’elle propose en Allemagne depuis novembre 2016, et en France et en Angleterre depuis juillet 2017. « Pour l’instant nos clients peuvent optimiser leur recharge en fonction des heures creuses, mais nous réfléchissons à proposer de l’effacement, qui permettra de rémunérer ceux qui différeront leur recharge », explique Olivier Dufieux, chez BMW France.

Nissan teste de son côté un système un peu différent, consistant à utiliser l’énergie stockée sur les batteries des véhicules pour soulager le réseau aux heures de pointe (« vehicle-to-grid »). Le constructeur japonais (l’un des rares constructeurs à disposer d’une batterie bidirectionnelle permettant de restituer de l’énergie) teste le système au Danemark et au Royaume-Uni, avec l’énergéticien italien Enel. Et a engagé des discussions avec des opérateurs français. Au Japon, 3.000 foyers alimentent déjà leur maison en électricité grâce à la batterie de leur Leaf, la Nissan électrique ».

Source : Recharger sa batterie pourrait rapporter de l’argent – Les Echos – 18 octobre 2017

Renault compte « garder la main sur l’assemblage des cellules et le « battery management system », l’électronique qui contrôle la charge et la décharge d’une batterie. « Nous espérons contrôler 30 % de la valeur de la batterie, contre 20 % aujourd’hui », dit Gilles Normand. Un élément important, alors que la batterie représente entre 20 et 30 % du coût des véhicules électriques ».

Comment Renault veut doper sa rentabilité dans l’électrique – Les Echos – 18 octobre 2017

Un établissement public qui vend les données des étudiants aux publicitaires

« Tous les jours, des centaines de milliers d’étudiants dégainent leur smartphone et l’application Izly pour payer leur “restau U”. Ce qu’ignorent nombre d’entre eux, c’est qu’à chaque utilisation de cette application, s’ils l’ont autorisée à les géolocaliser, leur position au mètre près est envoyée à deux sociétés spécialisées dans le marketing, afin que des marques ou des magasins puissent leur proposer des messages publicitaires ciblés. (…) En lançant l’application, et sans même s’y connecter, celle-ci communique à une entreprise tierce nos coordonnées GPS précises. Les données bancaires, très sensibles, elles, ne lui sont pas envoyées.

Ces données géographiques sont communiquées à Beaconfor-store.com. Ce site appartient à Neerby, filiale de la société française Ezeeworld. Se présentant comme une ” plate-forme de retargeting physique “, elle promet aux entreprises de cibler leurs clients potentiels ” en analysant leurs habitudes et leurs trajets “, en s’appuyant justement sur des données collectées par le biais d’applications tierces. Neerby peut ainsi « connaître la fréquentation – du consommateur – (temps de présence, récurrence…) et ses lieux de vie (lieu d’habitation, de travail, loisirs…) “, se vantait, au mois d’avril, le gérant d’Ezeeworld, Patrick Chatanay, sur le site spécialisé Ecran Mobile.

L’entreprise stocke-t-elle les données des centaines de milliers d’usagers de l’application Izly ? Les utilise-t-elle pour les proposer à ses clients ? Le gérant d’Ezee-world a refusé à plusieurs reprises de répondre à nos questions, insistant sur le fait que sa société n’était qu’un intermédiaire technique entre l’application Izly utilisée par le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Paris (Crous) et une troisième entreprise, Take &  Buy. Cette autre société est spécialisée dans la mise en place, dans des magasins, de ” beacons”, ces émetteurs Bluetooth qui permettent d’envoyer un message promotionnel sur les appareils mobiles passant à proximité.

Au téléphone, son gérant, Jean-Philippe Allocio, confirme être client de S-money, la filiale de la banque Natixis qui réalise l’application Izly pour les Crous, et avoir passé un contrat avec Neerby pour récupérer les données. Selon lui, les Crous et S-money cherchaient un moyen de proposer aux étudiants des services spécifiques et localisés, comme un mécanisme d’alerte en cas de surcharge du restaurant universitaire ou de la bibliothèque. Ils se sont donc tournés vers son entreprise et son parc de 20 000 émetteurs beacons installés dans toute la France.

Source : Le Cnous vend les données des étudiants aux publicitaires – Le Monde – 22 octobre 2017 et aussi le blog de Rémy Grunblatt

A lire aussi, sur “le verrouillage qu découle du technicisme, de la révolution numérique et de la mondialisation” : “Le charme des cartes IGN”.