Il n'est pas certain que le néologisme "agrégateur" soit reconnu par l'Académie française, et pourtant il désigne un de ces nouveaux métiers qui émergent à vive allure sous l'effet notamment de la révolution numérique.
On les trouve notamment dans la finance, où ils bousculent les banques traditionnelles, comme l'indiquent les Echos.
Extrait :
Une mutation majeure se profile dans le secteur bancaire. De nouveaux acteurs de la finance, apparus discrètement ces dernières années, cherchent en effet à bousculer radicalement la relation entre les banques et leurs clients. Ces agrégateurs sont de petites start-up qui fournissent à un client, via une application mobile, une vue consolidée de l’ensemble de ses comptes bancaires, qu’ils soient domiciliés dans un seul ou plusieurs établissements. Leur ADN est de faciliter la vie du consommateur, en lui proposant également des services ergonomiques de gestion de leur budget.
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Pour les agrégateurs, les deux prochaines années seront charnières pour développer de nouveaux services. Au-delà de la simple consultation de comptes, nombreux sont ceux qui espèrent proposer des services de conseil budgétaire et surtout de réaliser des opérations bancaires – virements, souscriptions, etc. – directement depuis leurs applications. Des services qui peuvent augmenter leurs revenus, qui sont aujourd’hui exclusivement constitués par la publicité poussée sur leurs applications et par une poignée d’abonnements aux versions payantes de leurs services.
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"La menace pour les banques vient du fait qu'elles ne proposent pas ces services qui facilitent la vie du client et qui, demain, pourraient devenir le pré carré des FinTech, des Gafa Google, Amazon, Facebook, Apple ou d'opérateurs de télécommunications. Les banques courraient alors le risque d'être « désintermédiées » dans leur relation avec les clients. Dans ce nouvel univers, les groupes bancaires auront toutefois des opportunités à saisir, mais il devront accepter de repenser leurs modèles. Les banques ont pour elles la confiance de leur client, même si elles n'en ont pas le monopole. Elles peuvent s'appuyer sur cet atout pour développer, elles aussi, une relation d'agrégateur-conseil en adoptant une approche dite de « banque modulaire », c'est-à-dire séparer la production de la distribution des services bancaires pour vendre les produits de multiples acteurs et donner à vendre à d'autres leurs propres produits. Cela ne sera pas sans conséquence pour le modèle économique des banques, qui fonctionnent encore par péréquation tarifaire, entre des produits d'appel vendus à faible marge et d'autres services plus rémunérateurs. A chaque banque d'inventer son modèle. Nous prévoyons plus de différenciation à l'avenir". (Thierry Mennesson)
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Source : "Comment les agrégateurs vont bousculer les banques traditionnelles" et "Trois questions à Thierry Mennesson, Partner digital chez Olivier Wyman" - Les Echos - 3 février 2016
On les trouve aussi dans l'énergie.
"Un agrégateur est l’intermédiaire entre des productions ou des consommations décentralisées d’une part et les marchés nationaux (énergie, capacité) d’autre part. Ce sont ces intermédiaires qui portent le risque d’équilibrage sur leur périmètre d’agrégation. Les écarts entre la production et la vente sont le principal poste de coût de ces acteurs" (Ademe).
Il faut notamment lire à ce sujet les publications de la CRE (ici) et l'étude que l'ADEME a publiée en septembre dernier sur les énergies photovoltaïques, où elle analyse le rôle de ces nouveaux acteurs (et d'où la définition ci-dessus est extraite).
Et on les trouve aussi dans la mobilité (ici), demain assurément dans l'immobilier, l'eau, les déchets....
A lire aussi nos précédents billets dans le cadre de cette veille :
- mobile banking
- services financiers
- une technologie pour supprimer les intermédiaires
- vitrage intelligent
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