Eh eh ! On se délecte tous les vendredis des chroniques "Marc Beaugé rhabille..." dans M, la magazine du Monde. Alors, puisque celle-ci concerne Uber, profitons-en !
Extrait :
Pour rallier l'aéroport d'Orly depuis le 10ème arrondissement de Paris, nous grimpâmes récemment dans un véhicule Uber. Selon le rituel habituel, notre chauffeur vérifia d'abord notre prénom. (...) Il nous signala ensuite la présence d'une bouteille d'eau et de bonbons (évidemment, des Arlequin) dans l'accoudoir, avant de nous demander si nous avions "une radio préférée". Nous n'en avions pas, mais cela lui allait très bien. Tout se passait dans les règles de l'art. Jusqu'à ce que notre regard se pose sur un élément fort troublant. Notre chauffeur portait une chemisette dans les tons bleu ciel, ornée sur le dos d'inscriptions à l'esprit gothique dont nous ne parvenions pas à saisir le sens, en raison à la fois de la complexité de la typographie choisie et de notre angle de vue difficile. En regardant dans le rétroviseur intérieur, nous constatâmes aussi que notre chauffeur portait une paire de lunettes aviateur aux verres pétrole. Ce n'était pas habituel.
Depuis toujours, les chauffeurs Uber avaient en effet la consigne de s'habiller en costume noir. Cette politique collait à l'exigence de service maison. De fait, au-delà d'une idée d'élégance et de propreté, le noir a toujours transmis, dans l'élégance masculine traditionnelle, une idée de soumission. Hors cérémonie et soirée frappée d'un dress code "black tie", le port du noir est même, dans les manuels d'habillement ancestraux, strictement réservé au personnel de maison, du majordome à la femme de chambre en passant par le valet...
Pour Uber, la règle du costume noir marquait l'idée d'un service de qualité, et était somme toute parfaitement logique. Alors, pourquoi notre chauffeur du jour était-il vêtu de la sorte ?
(...)
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